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Les mots doux d’Eurydice

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« 23 ET DEMI », LE LIVRE DE CRISTINA NEHRING, COMMENCE par une phrase de Leonard Cohen : « Il y a une fêlure en toute chose ; c’est par elle qu’entre la lumière. » Cette fêlure, l’auteure la connaît bien : c’est celle de sa fille, Eurydice, atteinte de la trisomie 21. Une malformation congénitale à laquelle la jeune mère n’a absolument pas pensé quand elle a aperçu les yeux en amande et le visage lunaire, parfaitement rond, de son bébé, qui lui a surtout fait pensé à « un petit Bouddha ». C’est cette découverte, celle du handicap et de la différence, qu’elle raconte. Avec un leitmotiv, au fil des pages : vivre au maximum le moment présent sans attendre des jours meilleurs. Car, comme tous les enfants trisomiques, l’espérance de vie d’Eurydice, qui a aujourd’hui 10 ans, avoisine les cinquante ans (contre vingt ans dans les années 1970). Chaque chapitre du livre est donc consacré à une leçon que la petite fille a enseignée à sa mère. Et si d’aucuns s’étonnent qu’elle soit si vive malgré sa vulnérabilité, c’est qu’« elle a développé un répertoire complet de tours de charme, de méthodes de séduction, de pas de danse et de mots doux qui font que le monde n’est pas seulement son huître mais sa perle ».

Notes

« 23 et demi » – Cristina Nehring – Ed. Premier Parallèle, 16 €.

Culture perso

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