Francis Lacoste, directeur de la solidarité pour le département des Landes, situe le rôle du médiateur « au delà du recours gracieux et avant le contentieux judiciaire ». « Ce n’est pas un dispositif indispensable si les choses sont faites correctement au niveau des recours gracieux, il n’y a pas besoin d’une étape en plus avant la judiciarisation. Les quelques cas du département, une dizaine au maximum, ont conclu à la position de l’institution, et je ne suis pas certain que cela ait permis de soulager les tribunaux. Je ne crois pas à cette troisième voie. » Ainsi, pour Francis Lacoste, si le procédé ne trouve pas son public, c’est parce qu’il n’existe pas. « Notre département est rural, avec 400 000 habitants. Nous avons donc une idée assez précise des contestations. »
Nul besoin donc de faire intervenir une personne extérieure pour gérer des situations qui pourraient être débloquées par la « bonne pratique » des établissements. « Si les pratiques sont bienveillantes, le recours est inutile. Je ne pense pas que cela soit bon pour une structure de faire régler des conflits par une tierce personne. Il faut prendre ses responsabilités et ne pas transférer. » Le directeur pointe également le risque de conflit d’intérêt latent, en raison des profils qui, en pratique, composent la majorité des personnes qualifiées : « Ce sont souvent des retraités issus du secteur médico-social. Si l’on veut quelque chose de vraiment neutre, il faut choisir des individus n’ayant pas travaillé dans le milieu. Mais, sans rémunération, il paraît difficile de faire autrement. »
Conséquence logique, le département ne mettra pas les bouchées doubles pour faire la promotion des listes de personnes qualifiées. « Nous allons publier cette liste sur le site du conseil départemental, sans publicité autre que celle-là », tranche Francis Lacoste.