Formation, attractivité, parité, modèle économique…Les problématiques ne manquent pas dans les services à domicile qui cumulent les difficultés. Si le secteur est jugé « fragile », la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa) n’a pas voulu dresser un constat « alarmiste » dans son dernier livret présenté mardi 4 septembre. Cet ouvrage collectif écrit par huit chefs de services et directeurs d’établissements vise à proposer des pistes d’évolutions structurelles et financières afin de réinventer le modèle d’accompagnement des personnes âgées.
Parmi les enjeux abordés, la refonte de la démarche qualité, qui a fait l’objet du rapport d’information de la députée Annie Vidal présenté le 26 juillet, reste déterminante pour la Fnadepa. Apparue avec la loi du 2 janvier 2002, l’obligation de réaliser des évaluations internes et externes s’est précisée au fil des années, mais est restée à la fois trop normée et illisible selon plusieurs auteurs du livret.
Avec des calendriers et des critères différents, les évaluations internes, externes et la certification sont autant de « millefeuilles » censés rassurer les usagers sur la qualité des services, mais qui s’empilent sans grande cohérence. Entre cahier des charges national de l’autorisation, recommandations de bonnes pratiques professionnelles et adhésion annuelle à la « Charte qualité », et les évaluations valables pour les certifications, nombre de structures peinent à s’y retrouver. « Dans notre réseau, tout cela a failli entraîner un irrémédiable dégoût des équipes pour la “qualité” », explique dans ce livret Anne Toupnot, chef de service qualité.
« Evaluations et certification n’ont pas les mêmes repères. La recherche d’une simplification n’est pas inutile, d’autant que les labels ont un coût », estime Bruno Modica, directeur d’Espace social, association d’aide et d’accompagnement à domicile pour personnes âgées et handicapées. Il fustige des labels « promus comme des logos rassurant l’usager » relevant davantage de la démarche commerciale que de la démarche qualité. « Ne pourrait-on pas progressivement se passer dans nos SAAD [services d’aide et d’accompagnement à domicile] de ces autocollants, de ces experts, et nous contenter des évaluations périodiques obligatoires ? » Dans ce labyrinthe normatif, reste la perspective d’une mise en place d’un référentiel national basé sur un socle commun pour les évaluations, qui pourrait faciliter le travail des établissements s’il « respecte la flexibilité des évaluations et leur complémentarité », souligne Déborah Ensminger, responsable juridique à la Fnadepa. La Haute Autorité de santé devrait trancher la question dans les mois à venir.
Créée en 1985, la Fnadepa regroupe 1 200 adhérents (directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées). Elle est présente dans 70 départements. Les services à domicile représentent encore une part minoritaire de cette fédération nationale professionnelle.