Je vais faire comme j’ai fait à la Croix-Rouge française, c’est-à-dire aller à la rencontre de personnes en situation de handicap et d’experts pour ne surtout pas travailler en circuit fermé. C’est la vision que j’ai envie de faire passer et que partage Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, rattachée au Premier ministre. Si les droits des personnes en situation de handicap sont posés en termes d’accessibilité, ceux-ci ne sont pas encore effectifs partout. Et même s’ils sont effectifs, bien souvent, les personnes ne sont pas vues comme des acteurs. On doit pouvoir avoir une politique inclusive qui soit suffisamment souple pour se rendre accessible à tous les citoyens, en respectant leur singularité. C’est la politique qu’attendent les personnes en situation de handicap en France.
Son rôle, c’est la coordination. Tous les ministères sont concernés par la question du handicap, pas seulement le ministère de la Santé, auquel on l’a bien souvent rattachée. Quand vous êtes citoyen, vous devez avoir accès à la santé mais aussi au patrimoine culturel, aux transports, à l’ensemble des biens et des services. Nous sommes donc dans la coopération entre les différents acteurs. Des hauts fonctionnaires ont été nommés par Sophie Cluzel au sein de chaque ministère afin qu’ils soient les référents sur la politique à destination des personnes en situation de handicap. Leur coordination est l’un des chantiers importants du CIH. En facilitant le travail ensemble, en s’appuyant sur les personnes handicapées, on va pouvoir articuler les politiques de manière intelligente.
Une déléguée interministérielle a été nommée afin de coordonner la stratégie nationale pour l’autisme, pour des raisons de lisibilité et de suivi des actions menées. Et cela parce que le troisième plan pour l’autisme n’avait pas été assez suivi d’effets par manque de coordination. Que la ministre soit sur une fonction interministérielle aujourd’hui, c’est à mon sens le grand changement : elle est rattachée au Premier ministre pour agir sur l’ensemble de l’action gouvernementale. On ne sera pas de trop pour amplifier cette interministérialité et pour répondre aux besoins des personnes handicapées.
On ne peut rien faire sans le terrain aujourd’hui. Nous devons observer et nous inspirer des initiatives menées sur les territoires par les acteurs du milieu associatif et prendre en compte les évolutions majeures qui interviennent dans notre société. C’est bien pour cela que le secrétaire général du CIH l’est aussi pour le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Nous devons prendre en compte ce que les personnes ont à nous dire. J’ai pu accélérer mes actions à la Croix-Rouge française grâce aux débats que j’avais avec les personnes concernées, dont mes collègues qui étaient en situation de handicap. Nous avons besoin de toutes ces discussions pour nous enrichir.
Le souhait formulé par le Premier ministre lors de la dernière réunion du comité interministériel du handicap, c’est qu’un point d’étape soit fait chaque année. L’idée étant de voir où en est dans les engagements pris. Il faut déjà faire le bilan de tout ce qui a été fait en un an : plusieurs stratégies sont sorties, celle de la santé, celle du soutien à la parentalité… Nous devons voir si elles ont bien pris en compte la question du handicap et de quelle manière. Nous devrons être aussi un facilitateur pour les mesures qui n’ont pas été prises. Nous devrions donc nous réunir tous les ans, mais ce n’est pas moi qui définis les calendriers, ils dépendront toujours du Premier ministre.