A partir des données de son enquête nationale pour l’année 2017 réalisée auprès de 15 300 structures, la Fondation Médéric Alzheimer a construit une cartographie des dispositifs d’aide et d’hébergement à destination des malades, qui met en évidence des déséquilibres significatifs entre les départements, qu’elle découpe en cinq groupes. Une situation qui a peu évoluée depuis 2013, date de sa précédente enquête : « Si la couverture géographique des dispositifs s’est améliorée avec des taux d’équipement qui ont augmenté dans les différents groupes de départements ?, relève le document, cette augmentation des capacités d’accueil des dispositifs n’a pas contribué à réduire les écarts qui se sont globalement maintenus. »
La « France rurale », caractérisée par une forte proportion de personnes âgées, propose des taux d’équipement nettement supérieurs à la moyenne nationale – jusqu’à 18 % de plus concernant les places d’hébergement médicalisé et spécifiquement dédié aux malades d’Alzheimer. Il en va de même pour les lieux de diagnostic, d’information, de coordination et d’aide aux aidants. Autre bonne élève, la « France du Nord », où le niveau d’équipement est supérieur de 12 % à la moyenne nationale pour les lieux de diagnostic, de 10 % pour les autres. La couronne parisienne, ainsi que quelques départements du Sud incluant une grosse métropole comme les Bouches-du-Rhône ou la Gironde, sont à la traîne, sous-équipés pour l’ensemble de l’offre médico-sociale. D’autres départements du Sud, incluant notamment le pourtour méditerranéen et la Corse, présentent un taux d’équipement inférieur à la moyenne nationale de structures de diagnostic mémoire (– 38 %), d’hébergement, d’information et de coordination gérontologique. Ils se rapprochent cependant de la moyenne nationale pour ce qui est des accueils de jour, et on y trouve moins d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes(EHPAD) et d’unités de soins de longue durée (USLD) limitant l’admission des malades Alzheimer. Enfin, Paris est un cas à part. Si la capitale est sensiblement mieux dotée que le reste du territoire pour les lieux de diagnostic mémoire (+ 17 %) et d’accueils de jour, elle est fortement sous-dotée pour tous les autres dispositifs, particulièrement les structures d’hébergement, le nombre de places en EHPAD et en USLD y étant inférieur de 53 %, voire de 74 % dans les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA).