On se souvient de la formule choc et pas chic d’Emmanuel Macron sur ce « pognon de fou que l’on met dans l’aide sociale alors que les pauvres restent pauvres ». Sur la base de cette analyse brute de décoffrage, le Président envisage de réformer le maquis des aides sociales. Un rapport du conseil d’analyse France Stratégie dépendant du Premier ministre préconise de fondre toutes les aides attribuées en fonction d’une situation de revenu ou d’un statut en une allocation sociale unique. Mais, à ce jour, le projet est flou. Sur quels critères et dans quelles conditions cette allocation serait-elle attribuée ? Les associations et les économistes s’inquiètent des conséquences de cette transformation car à ce jeu de simplification, il pourrait y avoir quelques gagnants mais aussi beaucoup de perdants. L’enjeu caché de cette réforme serait-il de faire des économies sur le dos des plus faibles ? Déjà suspecté d’être « le Président des riches », voire des « très riches », selon l’ironique remarque de François Hollande, on image mal Emmanuel Macron s’engager dans cette voie périlleuse. Mais son objectif d’optimiser les dépenses de l’Etat et d’accompagner les plus démunis vers la ré-intégration sociale risque d’avoir des effets boomerang. Comment sortira-t-il de ce piège ? La pensée complexe du Président sera peut-être plus claire lorsqu’il présentera son plan « anti-pauvreté » en septembre.
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Les pièges de l’allocation unique
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