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Le déremboursement, un risque pour la recherche clinique ?

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Les médicaments anti-Alzheimer, jugés insuffisamment efficaces et potentiellement risqués, ne sont plus remboursés depuis le 1er août. La fondation Vaincre Alzheimer, juge cette décision « extrêmement négative pour la recherche clinique française ».

Dans le viseur des autorités sanitaires depuis plus de dix ans, les quatre médicaments dits « anti-Alzheimer » (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl) et leurs génériques ne sont plus remboursés par l’assurance maladie depuis le 1er août. Une décision annoncée fin mai par la ministre de la Santé, suivant ainsi l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) qui, en octobre 2016, avait jugé que tous ces médicaments avaient « un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge », et actée par un arrêté publié le 1er juin au Journal officiel. Jusque-là remboursés à hauteur de 15 %, pour un coût de quelque 90 millions d’euros en 2015, cette décision est contestée par des associations de malades et de professionnels.

« Nous faisons un grand pas en arrière par rapport au reste de l’Europe », assure le docteur Maï Panchal, directrice scientifique de la fondation Vaincre Alzheimer. « En Angleterre, la question s’était posée aussi il y a quelques années, rappelle-t-elle. Le NICE [l’équivalent britannique de la HAS] avait financé une étude évaluant le rapport bénéfices-risques de ces médicaments. Les résultats […] prouvaient qu’ils étaient quand même bénéfiques. »

Et d’ajouter : « Nous sommes le seul pays européen à avoir pris une telle décision et, pour nous, c’est extrêmement grave. Car, si la France est le seul pays à ne pas rembourser ces médicaments, cela peut avoir des conséquences sur la recherche clinique. En effet, pour certains essais thérapeutiques, les patients doivent être obligatoirement traités par l’un de ces quatre médicaments. Or, s’ils ne sont pas remboursés, à mon avis, la France sortira de ces essais cliniques. Et si, plus tard, on constate que ces essais sont efficaces, notre pays aura beaucoup de mal à les faire reconnaître car la population française n’aura pas été représentée dans les résultats. C’est donc extrêmement négatif pour la recherche française. »

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