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Le poids des maux, le choc des budgets

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Le colloque « Banlieues : pour un électrochoc républicain », qui s’est tenu au Sénat le 19 juillet, était l’occasion pour des élus de tous bords de poser leur diagnostic sur le délaissement étatique de certains territoires.

« Dans ma localité, 82 % des personnes résident en territoire de politique de la ville », se désole Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). « Les quartiers qu’on appelle “prioritaires” n’ont pas la priorité, on est purement dans la symbolique. » Renaud Epstein, sociologue et maître de conférences en sciences politiques, renchérit. « L’argent n’est peut-être pas la solution, mais c’est le problème. On croit qu’avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, des moyens considérables sont déversés dans ces endroits. En réalité, les moyens sont inférieurs à ceux des autres quartiers : une fois le budget spécifique alloué, le reste n’est pas réparti équitablement. »

Gérard Larcher, président du Sénat, ouvre une fenêtre de tirs sur les annonces gouvernementales. « Borloo a rendu un rapport fort, appelant à un vrai plan de réconciliation nationale. Il constatait que dans les quartiers prioritaires, les communes ont plus de besoins et moins de ressources, alors qu’un repli identitaire était à l’œuvre. Il soulignait la nécessité de faire vivre cette promesse d’égalité républicaine. »

Autre mécontent, Patrick Kanner, sénateur du Nord, fustige la baisse des emplois aidés dont « 80 % ont été pérennisés dans les clubs sportifs, la majorité en contrat à durée déterminée. La politique de la ville ne peut pas être la variable d’ajustement des politiques budgétaires de l’Etat. »

Philippe Rio, maire de Grigny (Essonne), rappelle au passage que le dénigrement de ces faubourgs par des figures médiatiques peut conduire à un certain ostracisme. « Zemmour a dit à propos de La Grande Borne : “ce n’est pas la France”. Après un discours pareil, le gamin du quartier qui cherche un stage aura des difficultés à en trouver un. » La ville n’a d’ailleurs pas laissé passeré les propos : le procès de l’essayiste se tiendra le 15 novembre prochain pour « délit de diffamation envers une administration publique ».

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