Le déterminisme social est toujours d’actualité. Alors que la France fait partie des pays développés les moins inégalitaires en termes de niveau de vie grâce à son système d’aides sociales, la France accuse des inégalités de chances importantes.
Pour expliquer les dysfonctionnements de l’ascenseur social, l’origine migratoire, l’âge et encore le sexe sont souvent mis avant. France Stratégie tord le cou à cette analyse avec sa récente étude intitulée Nés sous la même étoile ? Origine sociale et niveau de vie. Elle a consisté à étudier la situation de 80 000 personnes nées en France et âgées entre 27 à 44 ans en croisant les données issues du recensement de l’INSEE et des fichiers fiscaux, tout en définissant l’origine sociale de l’individu à travers le métier de son père.
Avec cette méthode, cet organisme d’expertise et de prospective, rattaché à Matignon, démontre que les effets de l’âge, du sexe et de l’ascendance migratoire sont finalement faibles, voire négligeables, par rapport au poids de l’origine sociale. Il en ressort qu’un enfant de cadre supérieur a 4,5 fois plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’appartenir aux 20 % les plus aisés. Cela s’explique par l’influence de l’origine sociale sur le niveau de diplôme mais aussi potentiellement « à la moindre capacité des individus d’origine modeste à valoriser les diplômes qu’ils ont obtenus », du fait notamment de l’influence ou non du réseau social.
Cette étude de France Stratégie intervient alors qu’un rapport de l’OCDE, rendu public le 15 juin dernier, affirme qu’il faudrait en France « 180 années » pour qu’un descendant de famille pauvre atteigne le revenu moyen.
Face à ces constats successifs, la question est de savoir si les mesures pour lutter contre la pauvreté des enfants et des jeunes vont remettre en ordre de marche l’ascenseur social.