C’est l’occasion de donner à voir la richesse de ce tableau de bord qui est, de mon point de vue, une véritable révolution. C’est la première base de données sur le secteur médico-social dans laquelle on a des indicateurs harmonisés entre structures et que l’on suit depuis plusieurs années avec une définition stabilisée sur l’ensemble du champ. Il y a ainsi plus de vingt catégories d’établissements représentées dans ce tableau de bord. Grâce à cela on peut construire une culture partagée au sein du secteur entre gestionnaires d’établissement, membres des autorités de tutelle et de régulation, notamment les agences régionales de santé ou les conseils départementaux.
Cette publication donne un aperçu de la quantité et de la qualité des informations qui sont disponibles. C’est également le bon moment, car aujourd’hui on a un taux de remplissage de l’ordre de 83 % en 2018, soit 7 points de plus qu’en 2017. Il est donc intéressant de donner un retour aux établissements. Cela donne un éclairage qui est structurant pour le secteur.
C’est à chaque agence régionale de santé et à chaque conseil départemental de tirer ses propres enseignements. Grâce aux pages par indicateurs, on arrive à donner des résultats à différents niveaux sur le national et le régional, et cela doit permettre à chacun de s’en emparer et de dire en fonction de cela comment il peut adapter la politique qu’il mène sur son territoire.
Selon nous, l’idée n’est pas d’avoir une vision normative du secteur mais c’est plutôt une photographie, un instantané, une vision partagée. Dans cette publication, nous avons insisté également sur la dimension pédagogique : comment lire les indicateurs, comment faire les comparaisons, qu’est-ce que cela veut dire d’être en dessous de la médiane ?…
L’intérêt du tableau de bord est d’être parvenu à créer des indicateurs harmonisés tout en tenant compte de la diversité des structures en considérant les champs des personnes âgées et du handicap. Ainsi, avec cet outil, nous donnons la capacité à un service de se comparer à d’autres entités ayant les mêmes critères, c’est extrêmement pertinent et cela permet d’arrêter de comparer des choux à des carottes. Cet outil donne également une vision qui est à la fois macro puisque ce sont les mêmes indicateurs pour tout le monde et à la fois micro en rentrant dans le détail, en traitant chaque structure au bon niveau de comparaison.
Un des enjeux pour la suite, et on sait qu’il y a une appétence sur le sujet, est d’aller plus loin sur les questions de qualité de prise en charge. La problématique est de savoir comment on structure ces indicateurs de qualité dans le champ médico-social, c’est un travail qui doit être mené par la Haute Autorité de santé.
De ce point de vue, je pense que le tableau de bord n’inclut pas d’indicateurs qui permettent d’aller assez loin. On sait qu’un certain nombre d’acteurs, qui sont peut-être plus en avance que d’autres, souhaitent progresser dans ce sens. Après, c’est un travail qui va prendre du temps car, comme pour les autres indicateurs du tableau de bord, il est important de travailler en amont avec les acteurs et de mettre en place une expérimentation sur un échantillon réduit afin de vérifier la faisabilité des indicateurs ainsi que la pertinence des résultats.