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La révolution Macron

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En annonçant, devant le Congrès réuni à Versailles, le 9 juillet, que « nous devons construire l’Etat providence du XXIe siècle. Un Etat providence émancipateur, universel, efficace, responsabilisant, c’est-à-dire couvrant davantage, protégeant mieux, s’appuyant aussi sur les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous, alors que l’Etat providence du XXe siècle était conçu pour une société de plein emploi. La détention d’un travail et d’un travail continu, permanent, pérenne, était ainsi devenue le sésame de l’accès à la solidarité nationale. Dans une société frappée par le chômage de masse, par l’intermittence des parcours professionnels, ce sésame a perdu de sa valeur et est devenu une redoutable barrière. C’est pourquoi notre solidarité est devenue dans son fonctionnement statutaire, elle s’est attachée aux carrières, aux secteurs d’activité et ne correspond plus aux règles d’une économie de l’innovation et de la compétence », le président de la République a tourné le dos aux principes de 1945 qui ont inspiré la sécurité sociale. Celle-ci est en effet fondée sur une logique assurantielle. On acquiert des droits parce que l’on cotise – que ce soit pour sa santé ou pour sa retraite – et ces droits sont différents selon le régime auquel on cotise et le statut auquel on est rattaché.

Selon Emmanuel Macron, ces temps sont révolus parce que le contexte économique a changé. L’ancien système fonctionnait parce qu’il s’appuyait sur le plein emploi et que, d’une certaine façon, tout le monde avait un statut, tout le monde cotisait et acquérait des droits.

De fait, ce monde-là est terminé. Réaliste ou fataliste, le Président acte le fait qu’on ne reviendra jamais au plein emploi, qu’une fraction de la population est structurellement éloignée de l’emploi et condamnée à une forme d’exclusion et que, pour elle, par définition, la logique assurantielle est une machine à marginalisation, d’où la nécessité de passer à une solidarité universelle, garantie et « managée » par l’Etat et financée par l’impôt en lieu et place des cotisations sociales.

Cette nouvelle approche fait une victime collatérale : le paritarisme, un des piliers du grand deal médico-social de l’après-guerre qui faisait des partenaires sociaux – employeurs et syndicats – les acteurs et gestionnaires de l’ensemble du système social. Déjà vacillant depuis quelques années, le paritarisme est mort le 9 juillet 2018 et sera enterré sans fleurs ni couronne. L’Etat est désormais le seul véritable acteur et décideur de tout ce qui relève du champ de la protection sociale, que ce soit la santé, la retraite, le chômage, la formation et l’exclusion. Comment sur chaque grand thème s’organisera cette nouvelle « providence » et comment sera-t-elle financée ? Explications.

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