Emmanuel Macron a reçu en héritage de ses prédécesseurs la cotisation sociale généralisée (CSG). Instauré en 1988 par Michel Rocard, alors Premier ministre, pour « boucher » le trou de la sécurité sociale, cet objet au départ hybride – moitié cotisations, moitié impôts – a au fil du temps évolué vers le statut d’instrument fiscal visant à faire évoluer le financement de l’assurance maladie. Au prétexte de réduire les charges pesant sur les entreprises, les gouvernements successifs ont relevé le taux de la CSG pour diminuer celui des cotisations d’assurance maladie. Le dernier à avoir pratiqué ce jeu de bascule est d’ailleurs Emmanuel Macron, qui ne s’est d’ailleurs pas privé de le rappeler lors de son discours. Il n’a pas dit clairement comment il financerait son nouvel Etat providence mais a indiqué de manière générale que « la solidarité est toujours financée par l’impôt ». Comme il exclut d’augmenter le taux global des prélèvements, il est évident que la CSG est l’outil par excellence de ce financement. Le jeu de bascule est d’autant plus tentant qu’un point de CSG rapporte beaucoup plus qu’un point de cotisations sociales, puisque celles-ci s’appliquent à tous les revenus, y compris d’épargne et financier. La bascule ira-t-elle jusqu’à la suppression totale des cotisations sociales ? C’est toute la question.
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CSG : l’impôt universel
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