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Le secteur médico-social en observation

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Le 2 juillet dernier, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a installé l’Observatoire national pour la qualité de vie au travail des professionnels des secteurs sanitaire et médico-social. Composée de 12 experts, des professionnels de santé ou des universitaires, cette instance veut être un lieu d’échanges au sein duquel les expériences de terrain réussies seront valorisées et diffusées.

Avec l’installation de l’Observatoire national pour la qualité de vie au travail des professionnels des secteurs sanitaire et médico-social, Agnès Buzyn a fait sienne l’ambition de « prendre soin de ceux qui nous soignent ». La ministre des Solidarités et de la Santé réaffirme ainsi l’importance des questions de qualité de vie pour tous ces professionnels, qu’ils exercent en établissement, en ambulatoire ou au domicile.

Cependant, cet observatoire n’est pas une nouveauté, car il est une des mesures de la stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail, annoncée fin 2016. Le directeur de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), Romain Gizolme, y voit néanmoins une prise de conscience : « En fin d’année dernière, la ministre indiquait que le problème de qualité de vie au travail tenait essentiellement à des questions de management, il semble que l’Etat ait intégré le fait que cette problématique est plus large. »

Un lieu d’échanges

La mission de cet observatoire sera de produire des contributions opérationnelles permettant d’aider les professionnels à améliorer leurs pratiques en termes de qualité de vie au travail et de rassembler toutes les connaissances sur le sujet afin de les diffuser largement, notamment par l’organisation d’un colloque annuel. Le premier est ainsi prévu en 2019. Présidé par le professeur Philippe Colombat, chef du pôle cancérologie-urologie de Tours et connu pour ses travaux sur le management participatif, cet observatoire se compose de 12 membres. Ces derniers sont des professionnels de santé ou des universitaires reconnus pour leur engagement dans le champ des ressources humaines et des conditions de travail. Sa composition peut interpeller les personnes de terrain qui n’ont pas été sollicitées pour en faire partie. Mais le président de cette instance rassure : « Nous allons mettre en place des groupes de travail avec les acteurs opérationnels en fonction des thématiques que nous allons définir dès le mois prochain. Je ne pars pas avec des idées préconçues et notre travail de recueil et d’échanges sera une coconstruction avec eux. » Et de préciser : « Nous sommes dans les recommandations et l’observation et non dans la mise en place de mesures. »

Et les actions…

Un lieu d’échanges, certes, mais cela ne peut pas suffire pour régler les problèmes de qualité de vie au travail dans les secteurs sanitaire et médico-sociaux. Romain Gizolme en est convaincu : « Réfléchir est utile, mais la situation nous la connaissons déjà. Elle est profonde et elle date de fort longtemps. Le nombre de professionnels auprès des personnes âgées est insuffisant. Il n’y a pas assez de soignants, pas suffisamment de psychologues, d’ergothérapeutes, d’animateurs de vie… Il s’agit maintenant d’engager des mesures ; tant que l’Etat n’engagera pas de moyens permettant d’augmenter le temps des professionnels auprès des personnes âgées à domicile ou en établissement, les questions de qualité de vie au travail se poseront toujours. »

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