Un peu plus de 240 000 personnes handicapées travaillent dans la fonction publique. Depuis plusieurs années, le taux d’emploi des personnes handicapées dans la fonction publique progresse, légèrement, mais régulièrement. En 2017, il atteignait 5,18 % pour l’emploi direct, 5,49 % en comptabilisant le recours au secteur protégé, établissements et services d’aide par le travail (ESAT) et entreprises adaptées. Ce sont les chiffres du Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), qui présentait son bilan annuel le 28 juin dernier.
La fonction publique territoriale explose même le plafond en dépassant le quota, avec 6,62 %. Le maintien dans l’emploi représente la plus grosse part des investissements du fonds, qui y consacre deux tiers de ses interventions. Aucune disparité géographique notable n’est à relever.
Mais une réalité moins réjouissante se cache derrière les chiffres. D’abord, sur les 28 262 recrutements de 2017, 80 % l’ont été en catégorie C, les moins qualifiés, 9,5 % en catégorie A et 11,5 % en catégorie B. Ensuite, les apprentis handicapés ne représentent que 5 % des personnes en apprentissage. Pire, de fortes inquiétudes planent sur la pérennité du fonds, qui s’appauvrit mécaniquement. Plus le taux d’embauche augmente, moins il perçoit de contributions. Il a dû en 2017 puiser une fois de plus dans ses réserves, un peu plus de 8 millions d’euros. La réforme gouvernementale en cours tarde à trancher la question du mode de financement de ce fonds et de son pendant dans le privé, l’AAgefiph.
Un enjeu pourtant crucial puisque 510 000 personnes handicapées sont à la recherche d’un emploi. Et avec 19 %, leur taux de chômage est deux fois plus élevé que la moyenne nationale.