Une petite étude(1) de l’Agefos-PME, parue le 26 juin, fait une photographie du secteur des services à la personne, qui, ce n’est pas un scoop, est une « branche en pleine croissance » : l’augmentation annuelle moyenne anticipée du chiffre d’affaires pour les cinq prochaines années est de + 7 %, selon l’étude. Cette croissance concerne aussi le nombre de salariés du secteur qui a augmenté de 4,5 % entre 2015 et 2016 pour atteindre 150 000 personnes l’année dernière, réparties dans 4 200 entreprises de la branche. Seuls trois métiers représentent les trois quarts des salariés de la branche : les assistants de vie, les assistants ménagers à domicile et les gardes d’enfant à domicile. Le tiers des salariés interrogés ont plusieurs employeurs, 83 % sont en contrat à durée déterminée et 82 % sont à temps partiel.
Cependant, l’étude montre – une fois encore – les difficultés du secteur à recruter : « Les atouts des métiers de la branche des services à la personne ne sont pas encore jugés suffisamment attractifs malgré des efforts de structuration et une politique de professionnalisation menée par la branche », indique le communiqué de presse de l’Agefos-PME. L’amélioration des conditions de travail, des rémunérations et de la formation professionnelle n’a, semble-t-il, pas encore suffi à attirer des nouveaux talents. Un problème d’autant plus préoccupant que la demande des Français en matière de services à la personne est « de plus en plus forte ». Ces difficultés poussent à recruter sur des diplômes hors secteur des services à la personne : « seulement un salarié sur quatre » est diplômé du secteur. En outre, 7 % des salariés n’ont aucun diplôme.
L’étude a également fait un point sur l’impact de l’évolution réglementaire sur le secteur. Depuis la loi-cadre de 2002, ce sont pas moins de neuf textes majeurs qui sont venus modifier, directement ou indirectement, le secteur des services à la personne. Selon les dirigeants interrogés, les évolutions réglementaires ayant eu plus d’impact sont, d’une part, la hausse de la TVA et la réduction des exonérations fiscales en 2012, et, d’autre part, la loi « ASV » en 2015. Du point de vue des salariés, en revanche, l’impact est moindre : plus de 50 % d’entre eux affirment ne pas avoir constaté d’impacts liés aux évolutions réglementaires.
(1) Etude réalisée auprès d’environ 450 dirigeants et 200 salariés, complétée par la statistique publique.