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Les lendemains qui chantent ?

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Une première convention cadre pour une politique publique de l’emploi à domicile en France va être instaurer. C’est la principale information issue du congrès organisé, le 26 juin au grand Rex de Paris, par la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem) pour marquer son 70e anniversaire. Explication.

En présence d’un conseiller social à la présidence de la République, la présidente de la Fepem a précisé que cette convention entre l’Etat et le secteur vise à déployer, en programmes d’actions, le Contrat d’innovation signé en mai 2017 par Emmanuel Macron pour accompagner les 3,4 millions de ménages qui emploient à domicile 1,4 million de salariés et répondre au doublement des besoins et des emplois au domicile dans les dix prochaines années. Les objectifs sont de préparer l’adaptation du prélèvement à la source pour les particuliers employeurs, stabiliser le statut fiscal du particulier employeur par un crédit d’impôt pour tous immédiat, préparer la 3e génération des plateformes déclaratives CESU et Pajemploi, accompagner les évolutions nécessaires en matière de simplification des démarches, de professionnalisation des salariés et de développement de leurs compétences et engager le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile dans un grand programme d’inclusion numérique. Pour l’essentiel, ce sont les attentes connues du secteur.

Au-delà de ces préoccupations immédiates, ce congrès a été marqué par une réflexion sur l’avènement des nouvelles technologies.

« Toutes les technologies n’éloigneront pas la nécessité du dialogue », rassure Pascal Picq. Le paléo­anthropologue, maître de conférences au Collège de France, s’intéresse depuis plusieurs années à l’évolution de la lignée humaine. Selon lui, nous ne serons pas remplacés par des robots de sitôt : « On voit apparaître les assistants personnels. C’est une révolution majeure à appréhender, qui suscite une grande angoisse : pour la plupart des Français, les robots vont prendre leur job. Partout, on voit cette image de la menace des robots humanoïdes. Je comprends qu’on soit tous fascinés, surpris, parfois inquiets… Mais ces machines ne nous remplacent pas. »

Le « paradoxe de Moravec »

Pascal Picq rappelle alors le « paradoxe de Moravec », du nom d’un chercheur canadien spécialiste de la robotique, qui a commencé ses travaux dans les années 1970. L’idée est de dire que ce qui est difficile pour les robots est souvent ce qui est le plus facile pour l’homme, notamment les tâches sensorimotrices : reconnaissance d’un objet, évaluation des émotions d’autres personnes, faculté de motivation et faculté de déplacement. « Tout ce qui nous paraît simple est en fait complexe. Je veux parler des relations sociales. Nous avons un cerveau social. Il sert avant tout à cela. Et vos métiers, ce n’est pas que faire des tâches simples. L’emploi à domicile, c’est de l’aide. » Plus globalement, Pascal Picq alerte sur le fait qu’il faille « créer un smart village avec des relations interpersonnelles ». Les relations sociales sont des choses qu’on ne pourra pas faire faire à des robots. « Il faut refaire du lien social, conclut Pascal Picq. Plus les personnes sont isolées, plus elles ont de chances de mourir de maladies dégénératives. Refaire du lien social, c’est une question de survie de l’espèce humaine, et vos métiers peuvent y aider, notamment grâce à l’aide entre générations. »

Des emplois transformés

Le Conseil d’orientation pour l’emploi a travaillé sur l’impact du numérique sur l’emploi et les compétences. Sa présidente, Marie-Claire Carrère-Gée, confirme les propos de Pascal Picq : « On a regardé les tâches des métiers. Pour certaines tâches, on sait difficilement automatiser : les interactions sociales, la résolution rapide de problèmes, la perception fine comme le toucher ou l’ouïe. » Les emplois du domicile ne seront pas supprimés et remplacés complètement par des robots : ils seront transformés. « Ce sera une profonde transformation. Une exigence numérique va naître, avec la nécessité d’avoir des compétences de base transversales. Des compétences en numérique, bien sûr, mais aussi en littératie et numératie, sans oublier les compétences sociales et relationnelles. » En définitive, l’emploi du domicile va être profondément transformé grâce aux nouvelles technologies, mais pas supprimé : « Il va devenir plus intéressant et moins pénible physiquement. Il a à y gagner », conclut Marie-Claire Carrère-Gée.

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