La révolution en marche

C’est dans les années 1990 que l’emploi à domicile apparaît, aux yeux des politiques confrontés au défi du chômage de masse et de longue durée, comme une réponse à la crise. Le coup d’envoi est donné par la création du premier chèque-emploi service dans l’objectif de « blanchir » une activité très marquée par le « black », le travail « au noir ». En ce temps-là, qui prendrait le risque de déclarer sa femme de ménage ou sa babysitter face aux complexités administratives et au coût que cela génère pour un travail de quelques heures par semaine ? Les ministres n’ont pas fait dans la nuance pour vanter les mérites anti-crise de ces métiers pourtant peu reconnus, promettant 500 000, voire 1 million d’emplois dans ce secteur, oubliant de préciser qu’il s’agissait d’emplois à temps partiel. Ce n’est qu’au fil du temps que l’idée de professionnaliser ces métiers de l’aide à domicile s’est imposée, d’autant qu’avec le développement du travail féminin, l’éloignement lieu de travail-lieu de vie et le vieillissement de la population, les besoins en aide à domicile ne cessent de s’accroître. Où en est, aujourd’hui, ce secteur ? Les emplois promis sont-ils au rendez-vous ? La professionnalisation a-t-elle répondu aux espérances ? Pour le savoir, les Actualités sociales hebdomadaires ont décortiqué une étude de la Direction de l’animation, de la recherche des études et des statistiques du ministère du Travail et interrogé la présidente de la Fédération des particuliers employeurs. La réponse est que, en réalité, l’aide à domicile est à la veille d’une révolution, celle qui va l’amener de la réponse à un besoin à une véritable activité économique.