« Les personnes ayant un handicap mental sévère présentent plus de risques de connaître des troubles du comportement ou psychiatriques comparativement à la population générale. » Telle est la conclusion d’une étude que vient de publier le réseau Lucioles, une association dont l’objectif est d’améliorer l’accompagnement des personnes ayant un handicap mental sévère.
Le handicap mental sévère désigne des enfants ou des adultes ayant un handicap complexe s’accompagnant de restrictions majeures de l’autonomie : non-accès à la parole, déficience intellectuelle sévère et handicap moteur.
Pour ces personnes, c’est en quelque sorte la double peine puisqu’il n’existe aucune réponse institutionnelle pour les prendre en charge et les amener, en particulier vers l’éducation. Ainsi, le cercle vicieux se met en place. Plus, elles sont isolées, plus elles s’enfoncent dans leur déficience et plus elles s’enfoncent dans ce handicap, moins il y a de réponses pour les ramener à une forme de stabilité.
Une situation qui favorise les troubles du comportement. L’étude vise, à travers l’analyse de 25 parcours, à comprendre l’émergence de ces troubles du comportement et les moyens de les réduire.
Ainsi, il apparaît que le principal facteur favorisant les troubles du comportement est le manque de moyens de communication qui entraîne une frustration, un manque d’activités, des troubles somatiques et une hypersensibilité sensorielle.
Pour accompagner ces personnes et les aider à sortir de ce cercle vicieux, l’étude résume les solutions considérées, par les professionnels comme les plus efficaces.
La première est la mise en place d’aides à la communication. Les autres découlent de cet axe princeps : développement d’activités, formation des professionnels à la mise en œuvre d’une éducation structurée et adaptée, accompagnement psychologique et – avec précaution – prescription de psychotropes et contention lorsque cela apparaît nécessaire.
Sur les 25 personnes qui ont suivi ce protocole, il apparaît que deux n’ont plus de troubles du comportement, neuf ont vu l’un de leurs troubles disparaître et pour l’ensemble, il apparaît une réduction de l’importance des troubles.
Une expérience intéressante mais qui nécessiterait une expérimentation plus importante dans le temps et le nombre de personnes suivies.