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Emmanuel Macron prend un risque

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Dans un discours donné au 42e Congrès de la Mutualité française, le président de la République a confirmé la création d’un risque « dépendance » en 2019. Il a également évoqué le renforcement du contrôle des aides sociales.

Certaines associations plaident pour le « 5e risque » depuis presque dix ans, Emmanuel Macron leur a promis de le mettre en place. Le 13 juin dernier, le président de la République a en effet confirmé sa volonté de créer un nouveau risque, qui va permettre, compte tenu du vieillissement de la population, de prendre en charge la dépendance. « La réforme ne se fera pas du jour au lendemain », a toutefois prévenu Emmanuel Macron, qui table sur une loi dédiée pour 2019. D’ici là, il veut « mobiliser l’ensemble des acteurs ». Objectif : faire reconnaître la solidarité familiale ainsi que le rôle de l’accompagnement des personnes âgées. La réforme coûterait, selon le président, entre 9 et 10 milliards d’euros.

S’agit-il du fameux « 5e risque » qui, tel un serpent de mer, ressurgit régulièrement et que d’ailleurs il a lui-même évoqué en avril ? Le président ne l’a pas précisé, indiquant qu’un débat national dessinera les contours de ce risque.

Sur l’exclusion, le président de la République souhaite un changement de paradigme, car, selon lui, les aides sociales ne permettent pas de sortir de la pauvreté ou du chômage. À ce sujet, le chef de l’État a assorti le versement des aides pour ceux « qui peuvent revenir au travail » d’« une responsabilisation, un contrôle, un suivi ». Il a notamment évoqué l’idée de leur faire travailler « quelques heures », en faisant référence aux actions de la Fondation Abbé-Pierre en matière de réinsertion professionnelle.

Au-delà de cette classique approche du « donnant-donnant » selon laquelle une aide doit être la contrepartie d’un effort, le chef de l’État a exprimé une nouvelle philosophie.

Stigmatisant – ce qui a provoqué des remous – « le pognon de dingue » mis dans les aides sociales sans résoudre la pauvreté, le chef de l’État a enfoncé le clou en estimant qu’il ne fallait pas se « contenter de la redistribution monétaire » et souhaité des solutions « plus efficaces que de l’argent mis sur la table ».

Selon lui, « nous vivons dans un pays où la promesse républicaine est souvent déçue car nous avons maintenu les droits formels qui souvent n’existent que sur le papier, c’est ça l’indignation française contemporaine. Pourtant nous consacrons toujours davantage de notre richesse à la protection sociale ».

Prenant une posture très macronnienne du « en même temps », il a indiqué qu’« il ne faut pas considérer qu’il y aurait d’un côté ceux qui croient dans la transformation sociale et qui aligneraient les lignes de crédit et ceux qui n’y croient pas et qui seraient forcément pour réduire les dépenses. Mauvaise nouvelle : les dépenses sociales, vous les payez, nous les payons. Notre système est plus inégal qu’il y a 30 ans, plus déterministe, s’attaquer aux inégalités c’est s’attaquer à leurs racines, bousculer une société de statuts, vouloir réinventer. » « Ce que je veux pour ce quinquennat, c’est le combat d’une vie digne, ça ne veut pas dire promettre de rester là où on est né, là où on est tombé. Nous devons bâtir un État-providence de la dignité et de l’émancipation » par une « révolution profonde qui redonne aux Français leurs droits ».

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