La télémédecine est d’actualité. Ainsi, un accord récemment conclu entre la Caisse nationale d’assurance maladie et plusieurs syndicats vient de valoriser les actes de télémédecine. Le volontarisme politique sur le sujet n’est pas une nouveauté mais cette mesure sur la généralisation de la télémédecine, qui s’accompagne d’une enveloppe de 40 millions d’euros jusqu’en 2022, la pérennise dans les pratiques.
Ce dispositif a des avantages certains pour les résidents des EHPAD. Il permet de limiter les déplacements pour les consultations, d’éviter les hospitalisations inutiles et d’améliorer la qualité du suivi, mais des freins subsistent également pour permettre son déploiement. « La grande difficulté, c’est qu’il faut être équipé du matériel spécifique et également d’une connexion Internet suffisamment dense pour permettre l’échange des données visio, de certaines données sensibles et des échanges vocaux, ce n’est pas le cas sur tout le territoire », argumente Julien Moreau, directeur de l’autonomie et de la coordination des parcours de vie à la FEHAP. « Le manque de mobilisation des médecins peut également être un frein car ils sont en nombre insuffisant et la reconnaissance de l’acte de télémédecine n’est pas encore actée », ajoute-t-il. La réussite de cette généralisation de la télémédecine ne peut donc pas s’appuyer seulement sur la simple volonté des EHPAD, elle est également liée à l’adhésion du corps médical. Autre difficulté dont il va falloir tenir compte, la télémédecine ne fait pas partie de la culture et des habitudes de la majorité des EHPAD mais les réticences, s’il y en a, devraient vite être levées. « Ce dispositif répond à l’attente des résidents et des professionnels, parce qu’ils connaissent la difficulté d’organiser une consultation à l’extérieur avec le temps de transport, d’attente dans les services de santé et l’anxiété que cela engendre », rassure Julien Moreau.
Dans tous les cas, la feuille de route est fixée, un effort de 40 millions d’euros étant réalisé jusqu’en 2022. Les agences régionales de santé sont chargées du déploiement de la télémédecine. Un objectif audacieux au vu des difficultés techniques et humaines qui existent aujourd’hui.