Le plan « priorité prévention », présenté en mars dernier, illustre la volonté du gouvernement de faire de la prévention un axe majeur de la stratégie nationale de santé. Dans sa feuille de route, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, poursuit dans cette direction car « la prévention de la perte de l’autonomie concerne aussi les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes [EHPAD] ». Une mesure qui interpelle certains professionnels du secteur qui n’ont pas attendu 2018 pour s’engager dans des actions de prévention.
Quel que soit l’accueil de cette mesure, 15 millions d’euros seront alloués cette année au financement de plans de prévention en EHPAD, pilotés par les agences régionales de santé et ciblés sur la prévention de la perte d’autonomie et de l’aggravation de l’état de santé des résidents. Dès 2019, ces crédits seront portés à 30 millions d’euros et financés par l’assurance maladie. Un plan peu ambitieux au regard des moyens annoncés, selon Julien Moreau. Mais le directeur de l’autonomie et de la coordination des parcours de vie à la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP) y voit une orientation pour la suite : « La grille “Pathos”[1] est en cours de révision et on sait que des facteurs de “codage” de cette grille “Pathos” sur la prévention vont être intégrés. On voit bien qu’il y a d’ores et déjà une volonté du ministère, de la direction générale de l’offre de soins et de la direction générale de la cohésion sociale de prendre en considération les actions de prévention à l’avenir dans la “cotation” des personnes âgées. »
(1) Qui permet d’évaluer le besoin en soins des résidents.