Durant le congrès, nous allons essayer de répondre à la feuille de route dressée par Agnès Buzyn. Maintenant que l’on sait à peu près ce qu’elle veut faire, on a envie d’en parler, d’en aborder les différents points. Ainsi, durant la première matinée, une table ronde sera consacrée à l’accompagnement de demain en répondant à la question suivante : « Qu’est-ce que les opérateurs veulent mettre en place afin de moderniser l’offre ? » Nous, nous voulons pouvoir créer du service sur-mesure, que ce soit en établissement ou à domicile. C’est-à-dire avoir des structures qui peuvent proposer de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), de la résidence autonomie, de la résidence services, de l’aide à domicile, du soin à domicile, de la téléassistance, de l’animation, du portage de repas… En clair, tous les services dont ont besoin les personnes âgées pour rester à domicile ou en établissement.
Aujourd’hui, pour avoir l’autorisation de construire un EHPAD, il faut impérativement demander 80 lits + 10 places d’accueil de jour + 10 places d’hébergement temporaire. En dehors de cela, point de salut ! Or, il s’agit de l’hébergement d’il y a dix ans. Maintenant, il faut que l’on arrive à concevoir des établissements différents, que l’on arrive à proposer des projets innovants mixant plusieurs types de services. C’est ça l’avenir. C’est ce que nous voulons proposer aux Français. Nous voulons que la puissance publique, autant que possible, nous aide à proposer cela au grand public.
Effectivement, à l’occasion de cette grande réunion où nous attendons plus de 1 000 professionnels du grand âge – experts, élus, décideurs… –, nous allons lancer notre premier label « Qualité de vie en résidences services seniors ». Le champ des résidences services seniors n’est pas du champ médico-social même s’il y a eu une reconnaissance légale par le biais de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement [loi « ASV »]. En revanche, il n’y a pas vraiment de définition de ce qu’est ou de ce que doit être une résidence services seniors. Notre label va servir de premier référentiel, va permettre de clarifier le débat. Il implique des normes minimales en termes architecturaux, de locaux individuels et communs, de services proposés, de localisation… C’est donc un véritable cahier des charges, que l’on a déjà testé dans nos propres résidences, que nous allons sortir.
Ce sera l’une des thématiques de notre congrès et, effectivement, le domicile n’apparaît pas clairement dans la feuille de route de la ministre. Certes Madame Buzyn a dit qu’elle allait le financer à hauteur de 100 millions d’euros. Mais on ne sait pas trop à quoi cela va correspondre. Alors que, dans les années à venir, l’un de nos plus grands défis sera de moderniser l’aide et le soin à domicile, nous sommes un peu amers de constater que cela a été si peu évoqué par la ministre dans la feuille de route.
De même, les résidences services seniors ont été totalement ignorées de son discours. Le parcours de la personne âgée ne commence pas en EHPAD mais au domicile. Et elle peut y rester jusqu’à la fin de sa vie, si tant est que l’on modernise comme il faut.