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Les médias, leviers de la société inclusive ?

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L’université Lyon 2 accueillait, le 30 mai, sociologues, journalistes, professeurs et représentants associatifs pour débattre du traitement médiatique réservé au handicap et du rôle que les médias ont à jouer dans le chemin qui mène à la société inclusive.De notre envoyé spécial à Lyon.

Le rôle des médias est fondamental dans la construction d’une société inclusive, principalement parce qu’ils ont « atteint un pouvoir d’influence jamais égalé dans l’histoire de l’humanité », a souligné à plusieurs reprises l’organisateur de cette journée, le professeur Charles Gardou. Pourtant, les chiffres sont éloquents. Sur 1 400 heures de programme télé compilées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, seules 0,6 % des personnes interrogées à l’antenne étaient en situation de handicap. Si « les médias sont le miroir de la société », comme l’affirmait le vice-président de Lyon II, Yannick Chevalier, en ouverture du colloque, alors c’est un miroir déformant qui sous-estime, sinon occulte, près d’un dixième de la population française.

A en croire les constats formulés dans les premières minutes de discussion, il suffirait donc que les médias se mettent à donner au handicap la place qu’il mérite pour que la société file droit vers l’inclusivité. Evidemment, c’est loin d’être aussi simple.

Parce que, comme le rappelle durement Xavier Antoyé, rédacteur en chef du Progrès, « un journal est d’abord une entreprise », qui est contraint de publier « des sujets vendeurs pour mettre en avant les sujets intéressants comme le handicap ». Autrement dit, si 4 % des articles du quotidien régional sont dédiés au football, c’est en partie pour aiguiller le lecteur sur les 0,7 % d’articles qui traitent du handicap.

Et qu’il ne suffit pas de réserver une place au handicap ; la manière de l’aborder compte également. Ainsi, Xavier Antoyé reconnaît que son journal « traite de l’exclusion bien plus que de l’inclusivité » lorsqu’il aborde le handicap, ce qui a pour effet de souligner des différences.

Enfin, parce que les personnes handicapées manquent de liberté d’expression dans l’espace médiatique. Principalement interrogées sur des sujets en rapport avec leur handicap, elles rencontrent plusieurs obstacles dont la simple existence témoigne du chemin qu’il reste à parcourir aux médias. A titre d’exemple, la comédienne Noémie Churlet a souligné le manque d’interprètes en langue des signes. Alors que lorsque Brad Pitt se déplace sur un plateau, il a toujours un traducteur anglophone à ses côtés.

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