« Il y a 10 millions d’habitants en Suède, soit six fois moins qu’en France. De plus, 20 % de la population est âgée de 65 ans ou plus et 8,5 % de plus de 75 ans. Ce qui situe la Suède un peu au-dessus de la moyenne européenne », rappelle Dominique Acker, conseillère pour les affaires sociales à l’ambassade de France en Suède, à l’occasion du colloque organisé, mardi 5 juin, par la Fondation Casip Cojasor, en partenariat avec le CNAM, et intitulé « Quelles innovations dans la prise en charge des personnes âgées à domicile et dans des structures adaptées ? ».
Selon la direction de la santé du pays, « plus d’une personne sur cinq serait un aidant, soit 1,3 million de personnes ». « On constate aussi une très grande variabilité de l’aide apportée : 31 % des aidants aident tous les jours, 46 % au moins une fois par semaine et 23 % au moins une fois par mois », poursuit la conseillère.
« Cependant, depuis 2001, il y a un statut des aidants. Ils ont une vraie reconnaissance avec des congés indemnisés à hauteur de 80 % de leurs salaires, plafonnés à 2 700 € par mois, précise Dominique Acker. Les aidants peuvent prendre 100 jours de congés sur l’ensemble de leur carrière. »
Ce modèle est-il transposable en France ? « La loi “ASV” [relative à l’adaptation de la société au vieillissement] a permis de définir un certain nombre de choses (statut de l’aidant, valorisation des proches, le temps de répit…). On y retrouve les éléments fondateurs de l’aide aux aidants telle qu’elle existe en Suède », estime Dominique Acker, avant de nuancer : « Cependant, l’aide à domicile est moins développée, les incitations du côté du monde du travail sont beaucoup moins importantes en France, les aménagements du temps de travail bien moins diversifiées… »