Pour la deuxième année consécutive depuis la crise de 2008, le nombre de ménages bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) baisse en France de 11 000. Il s’élève désormais à un peu plus de 1,6 million de ménages. Pourtant, la dépense nette d’insertion des départements passe de 10,17 milliards d’euros en 2016 à 10,27 milliards d’euros en 2017, soit une hausse de 1,1 %. Et l’essentiel de cette dépense correspond à l’allocation de solidarité active qui passe de 9,49 milliards d’euros à 9,6 milliards d’euros. Cette double hausse s’explique par la revalorisation annuelle du montant de l’allocation (+ 0,3 % en avril et + 1,6 % en septembre).
Claudine Pardieu souligne que, « à l’origine, l’Etat avait dit qu’il prenait en charge l’ensemble de l’allocation ; or ce n’est pas le cas. Pire, sur les cinq dernières années, sa contribution est passée de 79 % en 2012 à 58 % en 2017 ». Cela a nécessairement un impact sur les dépenses des départements.
En ce qui concerne les dépenses consacrées à l’insertion, celles-ci se réduisent de plus en plus en raison des contraintes budgétaires et de la priorité donnée au versement de l’allocation légale. « Ainsi, l’insertion ne représente plus que 7 % de la dépense consacrée au RSA, avec 670 millions d’euros. Et un grand nombre de départements regrettent de s’éloigner de plus en plus de l’objectif fixé lors de la création du revenu minimum d’insertion, qui visait une part de 20 % dévolue à l’accompagnement des allocataires », développe la responsable de l’ODAS. Néanmoins, de nombreux départements continuent de se mobiliser en développant des dynamiques des nouvelles de coopération avec les entreprises, par exemple.