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La longévité, entre acceptation et déni

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La première donnée de l’étude Aesio-Viavoice, intitulée « Réussir la société de la longévité », a de quoi surprendre. Sur les 1 000 personnes interrogées, 74 % ont le sentiment de bien vieillir. Un chiffre qui monte à 80 % pour les 65 ans et plus. « Cette perception s’explique d’abord par l’expérience individuelle que chacun fait du vieillissement », souligne le sociologue Serge Guérin. « C’est la première génération d’adultes qui voient leurs parents vieillir. La société rajeunit : à 60 ans en 1948, il nous restait sept ans à vivre. Aujourd’hui les perspectives sont bonnes. » 54 % des Français pensent en effet que la société est en train de s’adapter aux seniors, pour 29 % qui ne la trouvent pas du tout adaptée. 23 % d’entre eux appréhendent le désœuvrement causé par la retraite, mais 50 % y voient une stimulation et 40 % un soulagement. Une autre donnée intéressante concerne l’âge moyen pour lequel les sondés considèrent que l’on est « âgé dans la vie » : s’il se situe autour de 57 dans la vie professionnelle, il s’élève à 68 ans pour la vie personnelle. « 11 ans, c’est l’écart entre l’espérance de vie en 1968 et celle d’aujourd’hui », s’amuse Arnaud Zegierman, directeur associé de l’institut Viavoice. « Ce chiffre illustre le décalage entre les progrès de la médecine et la perception sociétale qui n’a pas suivie. » « Il y a un procès en vieillissement précoce dans certaines entreprises, où l’on enferme la personne dans son âge », ajoute Serge Guérin.

Une impréparation

Autre contradiction qui ressort de l’étude, entre le vieillissement à domicile, idéal pour 76 % des sondés (88 % pour les 65 ans et plus), et l’impréparation au projet. Seuls 22 % des 65 ans et plus ont adapté leur logement à leurs besoins futurs. Serge Guérin explique cela par « la difficulté de se projeter, de s’imaginer en position de faiblesse. Il faut souvent la survenance d’un événement fâcheux. » Autre explication, le manque d’informations, qui concerne 75 % des personnes interrogées sur les aides sociales destinées aux seniors, 70 % sur les services permettant de se préparer aux risques liés à l’âge…

La perception de la reconnaissance du rôle des aidants est également négative, puisque près de 80 % des sondés estiment qu’ils ne sont pas soutenus par les pouvoirs publics, la société ou les employeurs. Une opinion légitime pour une situation qui ne bénéficie d’aucune reconnaissance légale, et est souvent cachée au travail par crainte des répercussions(1).

Notes

(1) Voir ASH n° 3050 du 2-03-18, p. 10.

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