La dépense nette en faveur des personnes handicapées est passée de 7,32 milliards d’euros en 2016 à 7,52 milliards d’euros en 2017, soit une hausse de 2,7 %. La charge nette (une fois déduit le concours financier de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), elle, est passée de 6,78 milliards d’euros à 6,96 milliards d’euros. Si, depuis de nombreuses années, le secteur des personnes en situation de handicap est toujours celui où la croissance est la plus forte, cette augmentation a progressivement changé de nature.
« Pendant des années cette augmentation était due à la création de places d’hébergement. Ceci est désormais presque terminé. La preuve, cette année, pratiquement, aucune place d’hébergement n’a été créée. Toutefois, l’hébergement représente 70 % de la charge (pour 143 000 personnes accueillies) et les allocations 30 % », analyse Claudine Pardieu.
En ce qui concerne les allocations, celles-ci s’élèvent en 2017 à 2,33 milliards d’euros, dont 1,94 milliard d’euros pour la prestation de compensation du handicap (PCH) (+ 4,90 % par rapport à 2016) et 390 millions pour l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) (– 7,1 % par rapport à 2016). Rappelons que l’ACTP concerne encore 56 000 bénéficiaires mais est amenée à disparaître.
« L’augmentation importante de la PCH résulte de la progression toujours forte du nombre de nouveaux bénéficiaires de cette allocation (13 000 de plus en 2017 pour un total de 268 000 bénéficiaires), justifie Claudine Pardieu. Plus de dix ans après la création de celle-ci, le rythme soutenu de nouveaux arrivants donne à s’interroger sur la fin de la montée en charge. » Et de poursuivre : « C’est une donnée que nous n’arrivons pas à comprendre. L’espérance de vie des handicapées augmente (une nouvelle génération arrivant sans que l’autre ne soit morte) mais ce n’est pas suffisant comme explication. L’autre facteur explicatif fréquemment donné est la réponse insuffisante du secteur psychiatrique aux problèmes croissants des populations fragiles. »