Les ministres à la rencontre des Français. Tel était le message que voulait faire passer l’exécutif avec ses « rencontres du gouvernement » en organisant des réunions publiques ouvertes, jeudi 17 mai, en simultané dans différents départements. Dans une salle de classe à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Sophie Cluzel a, face à des élus, des associations et des parents, défendu son bilan et présenté ses futures actions.
Parmi ses « gros chantiers » en cours et à venir, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées a mis en avant celui de l’école inclusive. Un défi qui passe « par la formation des enseignants, une coopération avec le milieu du médico-social et son transfert de compétences au sein de l’établissement », afin de mettre en place des parcours « de qualité et dans la durée, qui amènent à la formation professionnelle. Pour le moment, nous sommes assez standardisés sur les apprentissages, les enseignants doivent pouvoir faire différemment. » Dans cette même optique et pour rendre plus attractif le métier d’accompagnant, un autre objectif est d’arriver à une mutualisation des temps travaillés, en centre de loisirs, à la maison… Pour « traverser les murs de l’école et suivre l’enfant au quotidien ».
Quand on l’interpelle à propos du mécontentement des associations concernant la loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique et sur la proposition de loi « Berta »(1), la secrétaire d’Etat nie tout recul. « La société inclusive passe par un logement inclusif, nous travaillons sur les critères d’évolutivité des logements, avec des parties communes accessibles pour permettre de ne pas assigner à résidence les personnes. Concernant le reste à charge, aucun gouvernement n’avait avancé depuis 13 ans, j’ai donc pris le taureau par les cornes. La loi de 2005 ne pouvait être appliquée, nous avons donc décidé d’expérimenter avec cinq départements qui se sont déjà portés volontaires, dont le Finistère, le Gard et les Hauts-de-Seine. J’ai donné un avis favorable à la proposition d’un député qui demande l’évaluation du dispositif au bout d’un an, ce qui nous permettra de prendre une décision avec les bonnes informations. »
C’est l’une des caractéristiques de Sophie Cluzel : plutôt que de faire une grande loi « handicap » comme celle de 2005 pour « laisser sa trace », elle préfère « irriguer les politiques de droit commun », en espérant que le décloisonnement des politiques publiques sera le terreau de l’inclusivité.
La secrétaire d’Etat a au passage présenté son bilan, insistant sur l’engagement du gouvernement « qui travaille sur tous les sujets pour libérer les talents en protégeant les plus vulnérables », mentionnant l’allocation aux adultes handicapés « qui va être augmenté dès novembre ». « Cela fait 20 ans que j’arpente ce département », a-t-elle rappelé, faisant notamment référence à son travail accompli à la maison départementale des personnes handicapées des Hauts-de-Seine. « Beaucoup de choses ont été faites par les associations, qui par leur militantisme et leur engagement sont l’un des piliers de la société. »
Un combat que Sophie Cluzel affirme partager : « Les besoins des personnes sont la boussole de ma politique publique. Cela ne fait que commencer, nous avons encore de grands projets, avec la réforme des institutions, de notre politique de santé, du financement de la dépendance, de nos EHPAD. C’est l’esprit du gouvernement : prendre des décisions et agir. »