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Une expérience porteuse de sens

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Les patients et leurs proches au cœur du processus de soin. La table ronde intitulée « Santé mentale : quelle place pour les personnes fragiles psychiquement ? » était l’occasion pour les pairs-aidants et les personnes atteintes de troubles psychiques de faire entendre leur voix. De rappeler, comme l’a fait Claudine Karinthi, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) 60, que les soutiens de la personne fragile psychiquement ne sont pas uniquement sa famille, mais aussi ses proches. « Beaucoup sont sans référence familiale mais ont un voisin, un ami qui peut devenir le compagnon de route. » Le diagnostic, précise-t-elle, effraye souvent, en raison de pathologies « historiquement éloignées des familles, car notre histoire est basée sur l’enfermement. Pourtant, elles doivent aussi être des tuteurs de résilience. » Une assistance qui nécessite un engagement au quotidien, renchérit Pascal Jacob, président d’Handidactique. « Le proche doit être disponible pour les moments où la personne a besoin de parler. C’est du sept jours sur sept, mais on évite des catastrophes. » Même si l’évolution des troubles ne peut s’anticiper totalement, Denis Maquet, psychiatre à Bipol Falret, distingue « une phase de troubles aiguës, avec hospitalisation, parfois sans consentement » suivie d’une « amélioration avec rétablissement, où la fragilité psychique peut subsister. Il y a alors permanence d’une souffrance mentale relativement adaptée à l’extérieur. »

Miser sur la formation

Pour transformer cette souffrance en force, Alfapsy propose depuis 2014 des formations à destination des professionnels du champ médico-social, social ou socio-éducatif. L’originalité de la méthode, détaille sa directrice Frédérique Zimmer, est « d’articuler l’expertise des professionnels formateurs avec celle de personnes souffrant de troubles psychiques, en qualité de formateur-pair. L’idée est que ces personnes puissent apporter des éléments de formation, en contribuant à hauteur de leurs capacités dans un temps qu’elles choisissent. On assiste à une montée en compétences, et certaines deviennent formatrices à leur tour. »

Véronique Signoret, victime d’un choc crânien en 2012 et actuellement en formation pair-aidance chez Alfapsy, confirme ce diagnostic. « Avoir des binômes de ce type permet de voir des choses inhabituelles dans le secteur social traditionnellement en one-to-one. L’intervention est travaillée de concert, dans un processus de coconstruction soignant-patient, et œuvre à rendre la relation et le soin plus fluides. Ce rôle donne des outils, de la distance, et permet de rendre l’expérience porteuse de sens pour d’autres. » Une manière de transformer « la fragilité psychique en sensibilité psychique », applaudit Denis Maquet, qui n’a pas peur des slogans chocs : « La souffrance peut enrichir. »

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