Mi-avril, le président de la République, Emmanuel Macron, a évoqué la prise en charge des personnes âgées dépendantes, et notamment la possibilité de la création d’un cinquième risque couvert par la sécurité sociale. Lors de ce colloque, Jean-Pierre Riso est revenu sur ce sujet particulièrement brûlant.
« Les enjeux sont forts mais le problème est que si l’on veut faire correctement les choses, cela a un coût : entre 10 et 13 milliards d’euros », rappelle-t-il d’abord, avant de s’interroger : « Où va-t-on trouver cet argent ? Le président de la République a avancé l’idée d’un second jour de solidarité. Une journée comme cela rapporte 2,5 milliards d’euros ; donc, pour arriver au montant souhaité, il faudrait cinq journées supplémentaires. Je ne suis pas persuadé que nous sommes prêts à travailler cinq jours de plus pour financer cette cause. »
Et d’ajouter : « A la Fnadepa, nous pensons que la question du cinquième risque est aujourd’hui la seule et unique bonne réponse. En tout cas, nous allons la défendre, la porter face à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la présidente de la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie, Marie-Anne Montchamp. Il est certain que le saupoudrage ne peut plus être la bonne réponse. Ce n’est plus possible ! »
Selon le président de la Fnadepa, « ce saupoudrage n’apporte en effet que des réponses d’urgence à des situations particulièrement dégradées dans certains établissements. Cela a été le cas par exemple pour le Fonds de restructuration du service à domicile. Une enveloppe de 50 millions d’euros a été dégagée alors que l’on sait très bien qu’il faut 1,7 milliard. » Et de mettre en garde : « Nous attendons donc de voir ce que ce gouvernement va faire de plus que ce qui n’a jamais été fait depuis 30 ans. Nous verrons bien… »