Mayotte, le plus petit et le plus pauvre département français, confronté à une arrivée massive de Comoriens, doit aussi faire face à une situation sanitaire difficile avec des infrastructures débordées et dépassées. Ainsi, chaque année, plus de 1 000 évacuations sanitaires sont organisées de Mayotte vers le CHU de Saint-Denis. Les deux-tiers de ces « Evasan » concernent des Mahorais, mais les étrangers peuvent bénéficier du dispositif, en vertu du principe de non-discrimination inscrit dans le code de déontologie médicale. Certains n’hésitent pas à prendre la mer sur des canots de fortune pour rejoindre Mayotte où ils pourront être pris en charge et, éventuellement, évacués vers La Réunion qui fait office de base arrière. Mais, là, c’est Kafka qui entre en scène. Ces patients et leur famille sont censés bénéficier d’une prise en charge d’urgence et repartir mais ce n’est pas la réalité. Leurs soins sont parfois de longue durée, ce qui les contraint à rester sur le territoire en toute légalité, sauf que la préfecture les autorise à rester mais refuse de leur délivrer des titres de séjour leur permettant de vivre et de travailler. Ils deviennent de fait et à leur insu, en quelque sorte, des… clandestins légaux. Cette situation devient inextricable car le côté kafkaïen ne ralentit pas le flux des réfugiés et des coûteuses évacuations sanitaires. Il serait temps que l’Etat clarifie cette situation.
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Mayotte – la Réunion : Kafka dans l’océan indien
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