Recevoir la newsletter

L’épreuve du dossier médical partagé

Article réservé aux abonnés

Une instruction ministérielle prévoit une évaluation de la compatibilité des systèmes d’information des EHPAD avec le dossier médical partagé, avant que les établissements aient l’obligation de l’alimenter.

Le dossier médical partagé (DMP) est sur le point de connaître son avènement. Déployé à l’origine dans neuf territoires pilotes, il doit cette année être généralisé à l’ensemble du territoire. A cet effet, une instruction interministérielle du 13 mars 2018 a pour ambition de mettre en place des dispositifs de mobilisation des établissements de santé pour la phase de généralisation du DMP. Les agences régionales de santé (ARS) et les directeurs-coordonnateurs de la gestion du risque (DCGDR) de l’assurance maladie ont pour mission de collaborer afin de permettre la bonne marche du dispositif, tout en créant un terreau favorable dans le médico-social, grâce à des actions de sensibilisation dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Actions qui pourront être menées de concert avec la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). « Un dispositif de suivi et de remontées d’informations vers le niveau national » doit également être mis en place, indique le document. L’objectif annoncé est une alimentation du DMP par 70 % des établissements de santé, supports de groupements hospitaliers de territoire d’ici à la fin de l’année 2018, et par la totalité d’ici à la fin du premier semestre de l’année 2019. Concernant les EHPAD, une cartographie de la « DMP-compatibilité » des systèmes d’informations de ces établissements doit être réalisée pour la fin du premier semestre 2018. Aucune indication de temps, en revanche, concernant la généralisation du dispositif dans ces établissements.

« Il est difficile d’avoir un dossier structuré »

Selon Pierre-Marie Coquet, président du Syndicat des médecins coordonnateurs en EHPAD, la mise en place du DMP dans les structures n’est pas pour demain. « Tant que le dispositif n’est pas totalement déployé au niveau de la médecine générale où il manque des moyens, je ne vois pas comment on va s’attaquer aux établissements médico-sociaux. » Dans les EHPAD, le docteur aimerait « déjà avoir accès à une messagerie sécurisée, par exemple pour que les données transmises par un laboratoire à la suite d’une prise de sang soient sécurisées. J’interviens dans différents établissements qui utilisent chacun leur logiciel pour le recueil des données patients, il est difficile d’avoir un dossier structuré. » Et de finir sur un sarcastique « on se revoit au premier trimestre 2020 ».

Myriam Vallin, consultante chez Handiness, est plus optimiste quant à la diffusion du DMP. « Depuis 2016, c’est la Caisse nationale de l’assurance maladie qui est en charge du service. Les CPAM sont en lien avec les usagers et peuvent donc s’appuyer sur les patients pour le déploiement. Elles ont déjà réussi à déployer Ameli et peuvent réussir là où l’Agence nationale des systèmes d’information partagés de santé [ASIP santé] a échoué. D’autant plus qu’elles sont prêtes à injecter deux ans de soins dans les DMP dès leur ouverture, afin de recréer immédiatement un historique. »

De fait, géré par l’ASIP santé, l’ancêtre du DMP, le dossier médical personnalisé, créé par la loi du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie, a été un échec. Sur un objectif de 5 millions de dossiers, moins de 500 000 avaient été ouverts fin 2014, pour un coût supérieur à 500 millions d’euros.

Myriam Vallin souligne au passage que le règlement général sur la protection des données (RGPD) fera office d’accélérateur pour la mise en place des DPM dans les établissements : « Avec la portabilité, les logiciels vont devoir être plus ouverts. » Le big-bang de l’acculturation au numérique des EHPAD est-il en vue ?

Actualités

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur