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« Le travail auprès des personnes âgées est un choix vocationnel »

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Psychosociologue, philosophe du travail et médiateur, animateur d’un débat lors d’un colloque organisé, mardi 15 mai, à Nîmes, par la Fnadepa du Gard, Bernard Benattar souligne l’engagement de ceux qui travaillent auprès « des vieux ».

Dans une période où la question de l’accueil et de l’accompagnement des personnes âgées est devenue source de discussions, de débats et d’enjeux qui irriguent toute notre société, la Fédération nationale des associations et directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa) du Gard entend contribuer à la réflexion et associer chacun à une prise de conscience et à la responsabilité. C’est pourquoi, elle organise, mardi 15 mai, à Nîmes, un colloque intitulé « Travail auprès des personnes âgées : impasse ou perspectives ? » Tout au long de cette journée, experts, directeurs(trices), cadres, équipes soignantes et institutions tenteront d’aborder ce qui fait sens dans le secteur. L’un des thèmes abordés dans la journée sera le suivant : « Travailler pour et avec des vieux », débat animé par Bernard Benattar, psychosociologue, philosophe du travail et médiateur.

« J’interviens en EHPAD [établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] depuis quelques années et dans ces établissements je rencontre beaucoup de gens pour qui travailler auprès des personnes âgées est un choix vocationnel, renseigne-t-il. Il y a de l’envie, du désir de travailler pour s’occuper des personnes âgées, ce n’est pas que pour gagner sa vie. D’autant plus qu’ils sont mal payés, donc ils ne le font vraiment pas pour ça. Cela correspond au désir d’être au contact des personnes âgées, de prendre son temps, de se sentir à l’initiative d’un certain nombre d’éléments de la relation. »

« Les métiers de soignants sont très observés et très normés, ce qui contredit d’une certaine manière le côté vocationnel du métier, ajoute-t-il. Si c’est un travail, cela veut dire que l’on est payé pour et que l’on répond à des référentiels qui ne sont pas forcément ceux pour lesquels on voulait travailler. »

Selon Bernard Benattar, « ce n’est pas la même chose de s’occuper d’une personne âgée quand ce n’est pas payé, quand ce n’est pas salarié, quand ce n’est pas normé ». Dès lors, il s’interroge : « Au nom de quoi le fait-on ? » « C’est la différence entre le soigné et le prendre soin, la sécurité et la santé, estime-t-il. Beaucoup de soignants expliquent faire ce travail car ils rendent la vie bonne, la vie meilleure à ces gens-là qui sont enfermés dans leur corps et dans leurs structures. »

Et de conclure : « Il est possible de comparer la dépendance des enfants à celle des personnes âgées. Ces dernières sont très, très, très dépendantes mais demeurent autonomes : elles savent ce qu’elles veulent. Les enfants, eux, ne savent pas toujours ce qu’ils veulent mais, en revanche, ils sont plus indépendants : ils peuvent prendre tangente assez rapidement. L’enfant a besoin qu’on lui mette de la conscience et de la volonté dans la tête mais il a un corps qui lui permet de faire ce qu’il veut. La personne âgée, c’est un peu le contraire : elle est habituée à décider et, d’un coup, elle ne peut plus faire. Du coup, elle se sert de l’aidant, professionnel ou non, comme un instrument de sa propre volonté. »

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