Comment mieux inclure à l’école les personnes en situation de handicap ? Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer et la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, qui travaillent actuellement sur le sujet, ont posée cette question au Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) dès l’annonce du plan de transformation, en décembre dernier. Fin avril, le CNCPH a dressé une liste de recommandations répondant à la problématique.
Dans ses recommandations, le CNCPH insiste sur la nécessité d’améliorer l’accessibilité des écoles, rappelant qu’une « école inclusive, c’est une école accessible à tous les élèves ». « L’élève doit pouvoir évoluer dans un environnement adapté à ses besoins, aussi bien sur les temps de cours que sur les temps périscolaires », note le rapport, qui conseille au gouvernement d’adapter à tous les handicaps aussi bien les dispositifs de sécurité que l’accès aux bâtiments et aux outils. « Tous les appels d’offres lancés par l’Education nationale autour de la création et de l’administration des ressources pédagogiques devraient intégrer des clauses autour de l’accessibilité native de l’ensemble de ces ressources », détaille le document.
Le Conseil national consultatif des personnes handicapées approuve également la construction d’une « plateforme nationale de ressources à destination des enseignants » afin de faciliter l’accès à l’information pour tous. Un outil qui « devrait être imaginé en collaboration avec l’ensemble des acteurs existants, internes à l’école, partenaires médico-sociaux et associations représentatives », recommande le conseil, qui précise qu’une telle plateforme « ne saurait remplacer des formations concrètes ».
Si le rapport note l’importance de « sensibiliser les parents d’élèves à l’enjeu de l’école inclusive », il met l’accent sur la formation des acteurs de la communauté éducative, jugeant notamment « indispensable » une « formation initiale de tous les enseignants ». Le CNCPH propose également « des temps de formation commune, initiale et continue, à tous les intervenants au sein de l’école » dans le but de « mieux articuler leurs compétences ». Sur le sujet, le conseil estime que « les associations de familles d’enfants en situation de handicap doivent participer à ces différentes formations » dans la mesure où elles « possèdent elles-mêmes une expertise d’usage ».
En dehors des associations, le Conseil national consultatif des personnes handicapées recommande également d’accorder plus de poids à la parole des parents, qui ont « une connaissance inégalable de leur enfant et des difficultés rencontrées ». Une recommandation essentielle pour que les différentes modalités d’accompagnement puissent être pensées par rapport aux besoins de l’enfant, comme le demande le CNCPH. « La nature et l’intensité de l’accompagnement humain devraient pouvoir varier en fonction des besoins, de l’âge et de l’évolution du parcours », note le rapport, qui précise qu’une telle mesure doit s’appuyer sur un meilleur accompagnement des parents. « Ils peuvent méconnaître les procédures et les dispositifs existants, avoir des doutes sur l’appréciation des besoins, être en difficulté avec la langue française, ne pas être en mesure de se défendre ou subir les décisions », explique le conseil, précisant que « le seul recours aux AESH [accompagnants des élèves en situation de handicap] ou aux AVS [auxiliaires de vie scolaire] est insuffisant et inadapté dans de nombreux cas ».
Au total, ce sont 46 recommandations qui apparaissent sur la liste dressée par le Conseil national consultatif des personnes handicapées. Signe que l’Etat a encore du chemin à faire avant d’arriver à l’accessibilité universelle.