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« Former sans professionnaliser les proches aidants »

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Grand argentier de la politique d’aide aux aidants, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) débloque, chaque année, des millions d’euros, à cet effet. Mais pour quels résultats ?
Quelle place la politique d’aide aux aidants occupe-t-elle dans les missions de la CNSA ?

La CNSA a une mission ancienne, plus précisément depuis 2009, dans le cofinancement des actions de formation des aidants d’un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Les moyens dédiés à la formation des aidants sont assez conséquents, ils s’élèvent à 5 millions d’euros en 2017.

Nous établissons des liens contractuels avec les têtes de réseaux associatives, les agences régionales de santé et les conseils départementaux. On devient aidant parfois brutalement, du jour au lendemain, et il faut pouvoir s’y adapter. Il ne s’agit absolument pas de professionnaliser les proches aidants mais de les former sur leur rôle, de leur permettre d’avoir une meilleure connaissance de la maladie ou du handicap de leur proche, de cerner les conséquences de ce rôle d’aidant sur leur vie quotidienne, notamment pour mieux préserver leur propre santé.

La loi d’adaptation de la société au vieillissement étend également les possibilités de cofinancement, dans le cadre de la section IV du budget de la CNSA, au-delà des actions de formation, aux actions d’accompagnement des aidants, des actions collectives de soutien moral et/ou social ou d’information, pour couvrir l’ensemble des problématiques des aidants. La caisse apporte également un soutien financier aux actions innovantes dans la politique d’aide aux aidants. Elle a, par exemple, cofinancé et accompagné l’Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises dans la construction d’un guide pour sensibiliser les entreprises à l’accompagnement des salariés aidants. Cette problématique est importante car dans un cas sur deux, le proche aidant occupe un emploi. De bonnes pratiques se mettent en place dans les entreprises mais elles sont encore peu utilisées car les salariés cloisonnent leur vie professionnelle et leur rôle d’aidant.

Les proches aidants ont encore du mal à trouver les informations. La CNSA a sélectionné neuf projets, dans le cadre d’un appel à projets, dont trois visent à améliorer l’accessibilité et le recours à l’offre de service de soutien par les aidants, notamment par l’utilisation des nouvelles technologies.

Sur plus de 450 millions d’euros alloués en 2017 par la CNSA aux départements pour financer la réforme de l’aide personnalisée à l’autonomie (APA), 78 millions étaient dédiés au « droit au répit » des aidants. Et pourtant, c’est un flop…

Les conseils départementaux ont, en effet, rencontré des difficultés pour la mise en place de ce droit au répit, notamment à cause de la condition de saturation du plan d’aide « APA » pour mobiliser le financement de ce droit, ou encore en raison de l’inadaptation de leurs systèmes d’information. Mais le sujet est toujours sur la table. Cependant, il faut souligner que, depuis la loi « ASV », la situation et les besoins de la personne aidante sont davantage pris en compte par les professionnels des équipes médico-sociales des conseils départementaux grâce au référentiel d’évaluation multidimensionnelle.

Les conférences des financeurs se sont-elles emparées de la problématique de l’aide aux aidants ?

L’aide aux proches aidants de personnes âgées est un des axes clairement identifiés dans les prérogatives des conférences des financeurs, même si cette action n’a pas un financement propre.

Selon le rapport d’activité 2016, la plupart des conférences des financeurs ont intégré le soutien au proche aidant dans leurs programmes. Cela a permis de porter la problématique des aidants, de délocaliser des actions dans des secteurs géographiques où il y a peu d’offres, tels que les zones rurales, et ainsi tendre vers une couverture territoriale plus complète.

Dans sa politique de soutien à la professionnalisation des professionnels en établissement ou à domicile, la CNSA a intégré, dans ses orientations 2018, la prise en compte de l’expertise des aidants. En quoi est-ce important ?

Il manque encore une articulation entre les proches aidants et les aidants professionnels. La réintroduction du rôle d’un tiers est récente dans le sanitaire, dans le champ médico-social, ce rôle n’est pas toujours pris en compte et reste encore peu visible. Or, dans l’intérêt de la personne aidée, il y a une nécessité de coopération entre les professionnels du secteur médico-social et les proches aidants.

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