L’opération « Duoday », née en Irlande en 2008, s’est déroulée pour la première fois à l’échelle nationale le jeudi 26 avril. Cette initiative consiste à composer un binôme entre une personne handicapée et un salarié ou un bénévole pour lui faire découvrir son activité. Et l’édition 2018 a permis « à plus de 4 000 participants de faire l’expérience personnelle que l’on peut progresser ensemble par les différences », s’est félicitée Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées.
« L’un des objectifs de cette journée est de changer le regard de la société sur les personnes en situation de handicap. Il ne faut plus que cela devienne un événement d’accueillir une personne en situation de handicap dans un environnement professionnel ordinaire, estime Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française. La société doit être inclusive, doit être en capacité de s’adapter pour accueillir tous types de handicap. Elle doit favoriser et promouvoir l’intégration des personnes en situation de handicap en milieu ordinaire. » A l’occasion du Duoday, « tous types de handicap confondus, 117 duos ont été formés, dont 47 au siège de la Croix-Rouge et le reste un peu partout en France », souligne-t-il encore.
Et d’ajouter : « L’objectif était aussi de montrer que c’était possible, que ce n’était pas qu’un événement, que ça allait rentrer dans la norme. Moi, cela me permet d’inciter de façon plus importante les directeurs, les managers à favoriser le recrutement de personnes en situation de handicap. Cette journée a vraiment eu un effet pédagogique et vertueux. »
« Duoday est un événement qui corrobore parfaitement notre volonté de montrer qu’une personne en situation de handicap peut travailler en milieu ordinaire », s’enthousiasme, de son côté, Sabine Lucot, chargée d’insertion professionnelle à la Fondation des amis de l’atelier, qui a eu 60 duos en Ile-de-France, dont 12 au cabinet des services du Premier ministre et 8 au ministère du Travail. « Nous tirons un bilan très positif de cette journée, poursuit-elle. Tout le monde a été agréablement surpris par la facilité de rentrer en contact avec les personnes en situation de handicap. Cette journée a mis en exergue les appétences et les compétences de nos travailleurs en situation de handicap, que nous-mêmes n’avions pas forcément identifiées. »
Alors que quelques critiques ont été émises à l’issue de cette journée, Sabine Lucot apporte une réponse : « Certes le Duoday ne dure qu’une journée mais c’est à nous, structures, de faire perdurer cette action, de faire en sorte que cette initiative ne soit pas un coup d’épée dans l’eau. A l’issue de cette journée, un certain nombre d’idées de projets ont émergé. Nous souhaitons par exemple inverser cette démarche, c’est-à-dire que nous allons très certainement inviter les entreprises à se rendre dans nos établissements et services d’aide par le travail. »