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Les territoires face au choc du papy-boom

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La part des personnes âgées de 65 ans ou plus est passée de 13,9 % en 1990 à 18,8 % en 2016. Mais cette population âgée n’est pas également répartie sur tout le territoire et les structures de prise en charge et d’accueil ne sont pas toujours en corrélation avec les besoins.

Pas de grandes révélations dans ce 6e rapport de l’Observatoire des territoires. Le vieillissement de la population est le reflet de l’histoire démographique de chaque pays. Il découle principalement de deux causes : d’une part, l’allongement de la durée de vie, et, d’autre part, la faible natalité dans la période récente, qui fait diminuer la part des jeunes. L’exode de ces derniers a également un rôle clé dans le processus de vieillissement ; ce phénomène explique qu’un espace peut ainsi être vieillissant, sans augmentation du nombre de personnes âgées, si les jeunes en partent.

Le manque de places en EHPAD

Les territoires les plus concernés par le vieillissement sont situés le long des littoraux océanique – 25 % des 65 ans et plus sont situés dans les communes du littoral breton – et méditerranéen, qui présentent une forte augmentation du nombre de personnes âgées alors que leur proportion est déjà importante. L’enjeu auquel ils doivent dès à présent répondre est celui de la prise en charge de la dépendance d’une population de plus en plus nombreuse. Pour cette prise en charge, la solidarité familiale pourrait baisser du fait du faible nombre d’enfants par ménage et de leur éloignement, notamment pour les personnes ayant migré dans ces territoires à l’approche de la retraite. Par ailleurs, ces régions connaissent de faibles disponibilités en places dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Elles font partie des zones les moins pourvues, avec les frontières nord et est de la France.

Le risque d’isolement

A l’opposé, de nombreux espaces du Massif central, notamment les départements de l’Aveyron, de la Lozère, de l’Ardèche, du Cantal et de la Haute-Loire, ont un bon taux de couverture alors que la proportion de personnes âgées y est forte mais augmente peu, voire diminue. L’enjeu majeur sur ces territoires est cependant l’isolement. En 2013, la part des personnes de 65 ans et plus vivant seules était de 33,5 % en France, cette part étant encore plus élevée dans les territoires peu denses comme le Morvan, la Meuse, les Ardennes, le centre de la Bretagne, une partie du Massif central et les Pyrénées. Par conséquent, la prise en charge des personnes âgées dépendantes par des structures spécialisées en nombre suffisant est également nécessaire.

Aménagements nécessaires du territoire

Dans les périphéries des grandes villes, les enjeux du vieillissement rapide, outre le nombre de places en EHPAD, seront liés à un urbanisme adapté à une population âgée. Et pour cause, beaucoup de ces personnes sont propriétaires de leurs maisons et souhaitent continuer à y vivre. Problème : la densité de ce bâti est faible, les services étant donc souvent loin. Lorsque ces personnes ne seront plus autonomes, elles risquent d’être confrontées à un certain isolement. Ces zones construites et aménagées pour des familles avec enfants verront ainsi leur population diminuer et changer. Les réseaux de transports et les services devront donc être repensés.

 

 

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