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La fracture sociale s’aggrave

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L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale publie son rapport annuel 2017-2018, intitulé « Mal-logement, Mal-logés », qui démontre une nouvelle fois la rareté de l’offre de logements abordables à Paris et dans les grandes villes.

Dans son rapport dédié au mal-logement en France présenté mercredi 2 mai, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) propose plusieurs indicateurs pour appréhender plus efficacement le mal-logement. En plus des critères déjà utilisés dans la statistique publique, qui prennent en compte des facteurs objectifs comme le confort d’un logement, sa taille au regard du nombre d’habitants qui y vivent et de leurs ressources, l’organisme préconise qu’on y intègre le regard que les habitants portent sur leurs lieux de vie. Enfin, l’ONPES recommande la création d’une nouvelle variable prenant en compte les impacts sociaux et sanitaires qui découlent du mal-logement. Car si, selon Michèle Lelièvre, secrétaire générale de l’ONPES, « les améliorations concernant le confort de base (chauffage, équipements sanitaires) sont indéniables, il se paye au prix fort pour les plus modestes », qui ont un « taux d’effort » de plus d’un tiers de leurs revenus disponibles contre 18 % pour le reste de la population.

Dans la lutte contre le mal-logement, alors que les politiques publiques ont pour principal levier la quantité de logements construits, l’ONPES enjoint aussi d’agir sur l’aménagement global du territoire en répartissant mieux l’offre d’emplois afin d’enrayer la hausse des loyers et de diminuer le taux d’effort des plus pauvres en centre-ville. Avec un marché locatif très tendu à Paris et dans les grandes villes de France, l’observatoire préconise la révision des modalités des aides au logement qui, aujourd’hui, ne compensent plus ces effets pervers. Et ainsi d’améliorer la solvabilité des ménages : « On constate que le mal-logement ne recule plus et que le coût d’un loyer écrase toutes les autres dépenses du foyer au détriment de l’alimentation ou des soins médicaux », alerte Michèle Lelièvre, qui estime le parc social trop réduit pour redresser la barre. Dans ce contexte, l’accès à la propriété se fait très difficilement pour les ménages les plus fragiles, accentuant d’autant plus la fracture sociale.

Les données de l’ONPES – qui se penche également sur le mal-logement dans « les formes particulières d’habitat », catégorie qui réunit les sans domicile fixe, l’hébergement chez un particulier ou encore les habitats précaires mobiles – sont plus parcellaires. « Il est difficile de faire un bon diagnostic car la connaissance de l’habitat critique est difficile à appréhender, le vrai mal-logement nous échappe encore en termes statistiques », conclut Michèle Lelièvre.

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