On s’en doutait un peu depuis sa création en 2001 : l’allocation personnalisée d’autonomie, censée donner à toute personne âgée les moyens de garder son autonomie, n’est pas totalement égalitaire. Une enquête réalisée par la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fedesap) confirme que son montant varie fortement d’un département à l’autre, ce qui crée inévitablement des inégalités entre les territoires dont, par ailleurs, l’offre structurante d’accompagnement des personnes âgées n’est pas non plus égale. Faut-il corriger et comment cette autre fracture territoriale ? Faut-il nationaliser l’allocation personnalisée d’autonomie ? Faut-il fixer un tarif socle, c’est-à-dire un tarif minimal ? Faut-il établir une planification opposable des services à la personne ? Ce sont toutes ces questions que pose l’étude de la fédération qui, en filigrane, renvoie au problème historique de la France, celui de la centralisation, gage d’égalité républicaine.
Les mêmes qui demandent toujours plus de décentralisation, parce que tout ne peut pas être décidé à Paris, n’acceptent pas les différences territoriales qui sont inhérentes à la décentralisation. Si elles sont responsables, les collectivités locales (communes, départements, régions) sont amenées à faire des choix différents et à établir des priorités.
Au fond, toute la question est de savoir à quel niveau une différence se transforme en une rupture d’égalité.