Selon un sondage IPSOS de 2010, 25 % des Français ont déjà été personnellement en contact avec une secte, soit 15 millions de personnes. De même, un Français sur cinq aurait été confronté à une difficulté d’ordre sectaire. Le phénomène sectaire est un danger à bas bruit comme disent les sociologues, au sens où il est peu médiatisé, qu’il n’attire pas l’attention et que ses victimes, par définition, n’émettent pas de signaux d’alerte. Il n’en est pas moins une menace réelle, en particulier pour toute personne en situation de fragilité, sociale, économique et psychologique.
A cet égard, les personnes âgées, surtout en état de dépendance, sont des cibles de choix pour les sectes. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient opportunément de le rappeler en publiant un guide à l’attention des directeurs d’établissements, qui fait le point sur les risques sectaires dans le secteur social et médico-social et leur donne des conseils pour prévenir l’émergence de ces dérives. Pour comprendre ce phénomène, les ASH ont décrypté ce guide (pages 6 et 7), interrogé la directrice de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (page 8) pour évaluer la sensibilisation du secteur à ce phénomène, et questionné ceux qui préconisent des pratiques thérapeutiques que la Miviludes considère comme sectaires (page 9).