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La Miviludes sous influence ?

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Quel est le point commun entre le respirianisme – jeûne total à l’issue d’un processus sacré –, le néo-chamanisme – technique mystique liée aux esprits –, et l’énergiologie – connaissance de l’énergie vitale du monde ? Tous sont considérés par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) comme des méthodes de guérison utilisées par des thérapeutes sectaires, dont certains, en retour, affirment que la mission agit sous le contrôle du lobby pharmaceutique.

Johanne Razanamahay-Schaller, dont le mari, Christian Tal Schaller, naturopathe, a été dans le collimateur de la Miviludes, se présente comme une touche-à-tout dans les médecines parallèles. Chamane, guérisseuse, écrivaine, animatrice de conférences et youtubeuse sur des méthodes de santé globale, elle ne mâche pas ses mots contre la Miviludes qu’elle dénonce comme le bras armé des lobbies pharmaceutiques. « On est dans un fourre-tout, en classant comme dérives sectaires les pratiques de personnes qui réfléchissent ou lisent un peu trop. Avec Internet, les gens ne sont plus aussi contrôlables qu’à une époque où certaines personnalités déclenchaient une enquête dans un but orienté. La religion “big pharma” a pour intérêt de ramener les gens qui essaient de faire de la médecine alternative et d’avoir un libre choix thérapeutique à la consommation de médicaments classiques. »

Des kinésiologues médiocres ?

La Miviludes aurait, pour la chamane, créé « une ambiance de délation », entraînant des radiations à la chaîne à l’ordre des médecins, même pour « des personnes sérieuses ».

Jean-Claude Guyard, fondateur de l’école de kinésiologie et méthodes associées, dont la pratique est également listée par la Miviludes, parle d’un rapport « avec de bons raisonnements, mais qui vise de façon obsessionnelle les thérapies orientées sur le développement personnel et non sur un traitement. Pourtant nous n’avons pas vocation à nous substituer au médecin, et le kinésiologue qui le demanderait serait un assassin potentiel ».

Mais alors, d’ou vient cette méfiance ? « Il est possible qu’il y ait des kinésiologues médiocres », concède Jean-Claude Guyard, « comme dans toutes les professions. J’ai exercé pendant 20 ans dans le corps médical, et j’ai vu dans certaines cliniques des choses anormales. Je n’ai pas généralisé pour autant. Quand ma famille a un problème, je m’adresse à la médecine conventionnelle. »

« Du parti pris »

Enfonçant le clou, le kinésiologue confesse qu’il a eu « l’occasion de discuter il y a quelques années avec un “gendarme” de la Miviludes, chargé de recueillir les signalements, qui m’avait avoué n’avoir jamais eu de plaintes concernant notre domaine. Il y a en réalité peu d’éléments quant à la dangerosité de cette pratique, on est dans un parti pris de la part de politiques sous influence de lobbies pharmaceutiques, qui combattent toutes les approches non moléculaires. »

Camille Gautard, auteure du guide, explique que les pratiques listées ne sont pas synonymes de dérives sectaires, mais fonctionnent comme des indicateurs : « Nous procédons comme le juge qui utilise la technique du faisceau d’indices : il n’y a pas de critères absolus pour définir une dérive sectaire, les retours d’expérience sont essentiels. » Et de préciser qu’en l’absence d’encadrement ministériel et de validation scientifiques, « ces pratiques sont plus sujettes à débordement ».

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