Recevoir la newsletter

Un essai à transformer

Article réservé aux abonnés

Le règlement « Dublin III » ne les satisfaisait pas complètement. La France et le Royaume-Uni ont donc conclu, le 18 janvier dernier, un traité relatif à leur coopération commune en matière de droit d’asile. L’objectif, pour l’Etat français : faire en sorte que les Britanniques participent davantage à la gestion des réfugiés souhaitant se rendre outre-Manche. En pratique, la plupart des dispositions du texte, publié au Journal officiel le 13 avril dernier(1), consistent surtout à des engagements à caractère diplomatique et à la réduction de certains délais.

L’Auberge des migrants, une association qui aide les migrants se trouvant à Calais, a cependant salué une avancée, en particulier sur les mineurs non accompagnés.

Lors de la conférence de presse donnée à la suite de la signature du traité, il était question d’une participation financière du Royaume-Uni à hauteur de 50 millions d’euros. Pourtant, nulle trace de ce chiffre dans l’engagement réciproque. Pour le président de la République, le traité incarnait « un changement majeur ». De son côté, Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, ne cachait pas sa déception. Toujours est-il que le traité est applicable depuis le 1er février dernier. Trois points majeurs s’en dégagent : la réduction du nombre de passages illégaux de la frontière, la réduction de la pression migratoire du côté français, et la lutte contre les filières de l’immigration illégale.

Une partie des dispositions du traité concerne la mise en œuvre du règlement européen 604/2013 dit « Dublin III ». Certains passages du texte semblent relever du simple bon sens : « Les parties […] conviennent de collaborer étroitement, efficacement et dans un esprit de total coopération en matière de mise en œuvre du règlement [Dublin III]. » Cela allait sans dire, mais cela allait mieux en le disant.

Concernant les mineurs non accompagnés, le Royaume-Uni s’engage à répondre aux demandes de rapprochement de la France dans un délai de dix jours à compter de la conclusion de l’accord avec l’autorité locale britannique. Une amélioration sensible par rapport au délai de deux mois prévus par le règlement « Dublin III ». En cas d’urgence, le pays « s’efforce de communiquer cette décision dans un délai plus bref ». L’organisation du transfert doit ensuite se faire dans un délai de 15 jours, au lieu des six mois prévus par le règlement.

« De nombreux problèmes rencontrés sur le terrain ne sont pas évoqués dans ce texte », avait alerté l’Auberge des migrants à la fin du mois de janvier. Principale difficulté : l’identification des mineurs, qui n’est pas résolue avec le traité.

Au final, le texte a, semble-t-il, fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. En particulier, l’absence d’engagements écrits sur les moyens financiers du Royaume-Uni pose question, alors que celui-ci s’était engagé en ce sens.

Notes

(1) Décret n° 2018-263 du 11 avril 2018 portant publication du traité […] signé à Sandhurst le 18 janvier 2018, J.O. du 13-04-18.

Actualités

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur