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Les travailleurs sociaux ne doivent pas devenir des « indics » de la police ou des renseignements pour signaler des personnes en voie de radicalisation. C’est, en substance, ce que déclare la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dans son rapport sur le dispositif de prévention de la radicalisation.

Ce rapport de la CNCDH n’est pas nouveau, car il avait été adopté en assemblée plénière le 18 mai 2017 et consultable sur le site de la commission. Publié le 1er avril dernier au Journal officiel, soit près d’un an après sa rédaction, ce rapport ne tient donc pas compte de la levée de l’état d’urgence le 1er novembre 2017, ni des dispositions de la loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ni encore des mesures du plan de lutte contre la radicalisation du 23 février 2018. Néanmoins, Alain Dru, corapporteur de cet avis, maintient que cette analyse reste d’actualité : « On a toujours l’impression que l’on est dans la stigmatisation d’une communauté, et non dans la prévention de toutes les formes de radicalisation, telles que l’extrême droite violente. »

La CNCDH considère que « le travail social est subverti par la logique du renseignement. […] L’injonction à la détection et au signalement heurte les missions traditionnelles des travailleurs sociaux. Cela est particulièrement notable pour la prévention spécialisée, qui repose en principe sur le respect de la confidentialité et la libre adhésion des personnes suivies. » Alain Dru précise : « Si la réputation des travailleurs sociaux est d’être les informateurs de la police, leur mission devient impossible. »

Certains détracteurs pourraient dire que ce constat n’est plus à l’ordre du jour car les travailleurs sociaux ne sont plus directement nommés. Effectivement, le nouveau plan de prévention de la radicalisation du 23 février 2018, intitulé « Prévenir pour protéger », demande de « développer des actions de coopération entre les collectivités territoriales et les services de l’Etat dans la prise en charge de personnes présentant des signes de radicalisation ». Mais, in fine, les collectivités locales sont les employeurs des travailleurs sociaux et ce qui est demandé dépend bien de ces derniers.

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