En 2017, 100 755 demandes d’asile ont été enregistrées (+ 17,5 %) et le taux de protection accordée est de 36 %, indique le dernier rapport de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) publié le 9 avril.
Les justifications pour demander l’asile sont multiples. Outre les conflits armés et la torture, la traite à des fins d’exploitation sexuelle a été fréquemment invoquée, généralement au détriment des femmes nigérianes, albanaises ou encore kosovares. « La traite nigériane se caractérise par le fait que les réseaux de proxénétisme tentent d’instrumentaliser la procédure d’asile à leur profit en forçant leurs victimes à solliciter l’asile, par l’usage de la violence », précise le rapport.
De nombreux ressortissants ont pour leur part évoqué leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Ils viennent aussi bien d’Afrique (Sénégal, Gambie…) que d’Asie (Pakistan, Bangladesh…), et craignent des persécutions de leur entourage ou des autorités s’ils rentrent dans leurs pays. L’homosexualité est principalement invoquée par les hommes, mais les femmes sont majoritaires à avancer leur orientation sexuelle pour motiver leur dossier en Mongolie, au Nigéria ou encore en Tanzanie.
Enfin, les violences faites aux femmes sont largement invoquées par les demandeurs d’asile : la crainte d’une excision, par exemple, pour des ressortissantes maliennes, guinéennes et ivoiriennes ; des mariages forcés ou précoces principalement pour les Afghanes. Mais ce sont les réfugiées en provenance des Balkans et du nord du Caucase qui demandent majoritairement l’asile en dénonçant des violences domestiques.
Ce rapport fait apparaître une sorte de cartographie de la misère du monde.