Le secteur de l’action sociale a connu au cours des dernières années des évolutions importantes. L’activité s’est accrue considérablement sous l’effet du vieillissement de la population, du développement de l’activité des femmes et des besoins d’accueil des jeunes enfants, ou encore de la prise en charge des personnes handicapées, malades ou socialement défavorisées. Une évolution qui a entraîné une modification de l’offre avec l’arrivée du secteur privé à but lucratif. Une venue pas forcément bien vue par le monde associatif mais justifiée par Amir Reza-Tofighi, président de la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fedesap).
« Dans le champ de l’action de solidarité, nous nous positionnons entre les entreprises et les associations. Notre ligne de conduite est de dire qu’il faut les mêmes règles pour tout le monde. Historiquement, les associations ont toujours eu des taux de tarification plus élevés que les entreprises et les départements avaient tendance à les favoriser. Aujourd’hui, le message politique est de dire que l’important demeure la qualité des services et le coût pour la collectivité. ».
« Nous sommes dans un secteur où il y a de la concurrence et, au final, cela doit être au client de décider, poursuit-il. Le plus important est que le client soit bien servi, peu importe que ça soit par le département, une association ou une entreprise privée. Il faut donc qu’il ait le choix et qu’il n’y ait pas de monopole. »
Pour autant, sur le terrain, ce n’est pas toujours évident, comme l’admet le président de la Fedesap : « Au niveau national, avec les institutions publiques et les associations, nous avons souvent les mêmes combats, donc il n’y a pas trop de problèmes. Mais, au niveau local, on doit convaincre chaque département d’aller vers une logique de tarification unique, de financement similaire. En réalité, ça me paraît être une évidence : on ne peut pas légitimement justifier qu’une association, par son seul statut juridique, ait une tarification plus élevée. »
Et celui-ci de conclure en prêchant pour sa paroisse : « Si le client est content et que nous coûtons moins cher pour la collectivité, peu importe que nous fassions des bénéfices. Ceux-ci sont réinvestis, permettent de créer des emplois… »