L’association des Petits frères des pauvres créée en 1946 a pour mission d’accompagner les personnes les plus pauvres, plus particulièrement les personnes âgées. Alors que, ces dernières années, le secteur associatif a fait face à de multiples mutations structurelles (professionnalisation, accroissement des contraintes réglementaires, évolution du modèle économique en raison de la baisse des dotations publiques..), qui l’ont parfois déstabilisé, les Petits frères des pauvres – qui y ont échappé – semblent être un OVNI dans le milieu associatif.
« Notre association n’est pas directement impactée par les réformes car nous ne sommes pas un gestionnaire d’établissements. Il peut y avoir un impact sur les personnes que nous accompagnons puisqu’un certain nombre d’entre elles sont en EHPAD [établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] ou bénéficient d’une aide à domicile, mais cela n’influencera pas notre activité », confirme Armelle de Guibert, déléguée générale de l’association.
Mieux, alors que « l’Etat a du retard » dans sa manière d’aborder la question du vieillissement et des personnes âgées dépendantes, l’association serait un exemple à suivre selon sa déléguée générale : « Le gouvernement prône un modèle d’EHPAD alternatif que nous développons depuis des années. Par exemple, les colocations avec du personnel Alzheimer, on le fait déjà ; du personnel sans blouse, cela fait 20 ans que nous l’avons mis en place… »
Et Armelle de Guibert de détailler la caractéristique principale de son association : « La baisse des dotations publiques n’a pas de réel impact sur notre mode de fonctionnement car nous vivons de la générosité du public. » Plus précisément, son mode de financement de l’association repose essentiellement sur la générosité du public qui représente environ 77 % du total des ressources combinées, dont près des deux tiers proviennent de legs auxquels il convient d’ajouter 5 % provenant de subventions de la fondation des Petits frères des pauvres sur des fonds issus de la générosité du public.
Ce « modèle » économique lui permet à l’association de conserver une relative indépendance par rapport à l’Etat.