Une boîte à dons est une sorte de kiosque installé dans un quartier, invitant chacun à venir y déposer ou piocher un objet, sans contrepartie. Il permet de donner une seconde vie à des vêtements, des livres, des bibelots ou encore des jouets pour enfants. La seule contrainte pour les utilisateurs étant la taille des compartiments de la boîte, on peut tomber sur des objets très variés (CD, DVD, cassettes VHS, cafetières, imprimantes…).
Si les boîtes à dons fleurissent à Lyon et à Nantes depuis plusieurs années, il a fallu attendre que l’association Cap ou pas cap s’empare du concept pour les voir arriver dans l’espace public parisien. La première a vu le jour en septembre 2015, sur la place Félix-Eboué. Deux ans et demi plus tard, Cap ou pas cap a finalisé une dizaine d’installations similaires. La dernière en date, érigée le 28 mars à l’entrée du centre social Belliard-Binet (XVIIIe arrondissement), sera inaugurée le 30 mai.
A sa création fin 2013, l’association ne se prédestinait pourtant pas à ce projet précis. Sa mission initiale était de promouvoir les alternatives citoyennes en les répertoriant sur une carte du pays. « L’objectif, c’est de montrer que la transition citoyenne n’est pas compliquée. On peut tous faire quelque chose à notre échelle et passer de l’indignation à l’action », résume Manon Letartre, entrée à Cap ou pas cap lors d’un service civique en septembre 2016. Aujourd’hui, c’est elle qui pilote le projet de l’association d’ouvrir un total de 25 boîtes à dons dans la capitale. « Ces boîtes sont pour nous une occasion de mener une action sur un territoire très local. C’est un moyen de ramener les gens sur notre carte, et donc de les inciter à s’engager dans une initiative citoyenne », explique la jeune femme de 25 ans. « Bricoler sur l’espace public, ça attire l’œil des habitants et crée un contact direct. » Un élément important du projet, car le lien social permet à l’association de comprendre les besoins des habitants du quartier et de les impliquer dans le projet, dans sa définition comme dans sa réalisation.
Pour installer les boîtes à dons, Cap ou pas cap s’appuie sur un réseau d’acteurs locaux, comme des associations de quartier ou des centres sociaux, partenaires très sollicités par l’association. « Ils sont un point d’ancrage, car ils connaissent le quartier, savent ce qui manque et sont capables de définir les meilleurs emplacements pour nos boîtes à dons », souligne Emma. « C’est aussi un bon moyen pour nous de trouver des citoyens qui porteront le projet. » En attendant l’inauguration de la nouvelle boîte à dons, le 30 mai prochain au centre social Belliard-Binet, Cap ou pas cap ne chôme pas. D’autres boîtes sont déjà en construction, et trois d’entre elles sont développées avec des écoles dans le cadre d’ateliers périscolaires.