Comme à son habitude, Luc Broussy ne mâche pas ses mots : « Alors qu’elle ne cesse de se développer partout dans les entreprises et sur les territoires, alors qu’elle véhicule une image positive du vieillissement, source de croissance et d’innovation, la filière “silver économie”est cliniquement morte faute d’impulsion politique. » Le président de France Silver Eco, association d’acteurs du secteur, refuse cependant de signer le certificat de décès, et appelle le gouvernement à « ranimer la filière ».
Il s’est exprimé ainsi mardi, lors d’une réunion du comité des « silver territoires », une instance lancée par France Silver Eco pour rassembler des élus et représentants des collectivités territoriales aux côtés d’entreprises ou encore de fédérations d’établissements et services.
L’association réclame la reprise des travaux du comité de la filière « silver économie », créé en juillet 2013. Mais le comité ne s’est plus réuni depuis septembre 2015. Alors que le contrat de filière(1) de décembre 2013 « assignait aux régions l’objectif d’installer des comités régionaux […] et de produire un contrat régional de filière, peu de progrès ont eu lieu depuis », déplore France Silver Eco.
Elle en appelle à Emmanuel Macron, qui était ministre de l’Economie en 2015 et a fait l’éloge de la silver économie pendant la campagne présidentielle. Au-delà de la « seule problématique de la grande dépendance », le débat sur l’avancée en âge doit aussi englober « les politiques du logement, de l’urbanisme, des transports, de l’aménagement du territoire et de la lutte contre l’isolement social », plaide France Silver Eco. Elle propose que le gouvernement lui confie purement et simplement « l’animation au quotidien de la filière silver économie » et juge que ce serait la « seule méthode capable de relancer un processus qui s’est essoufflé ».
Cet appel fait écho à notre dossier-décryptage(1) qui concluait à une panne de la silver économie.