« La mairie de Paris veut construire une centaine de petites “bulles” pour abriter les sans-abri », pouvait-on lire cette semaine dans de nombreux médias généralistes qui s’appuyaient sur une information diffusée par l’Agence France-Presse (AFP), laquelle a peut-être été induite en erreur par Dominique Versini, adjointe à la mairie de Paris chargée de la solidarité. Celle-ci s’en défend : « Il n’a jamais été question de “bulles”, le terme n’est pas le bon », affirme-t-elle.
Selon l’adjointe, l’erreur viendrait d’une « confusion de l’AFP » qui se serait « emmêlé les pinceaux » entre deux projets distincts présentés lors de la conférence de presse post-Nuit de la solidarité, le 20 mars dernier. Dominique Versini y avait évoqué, d’une part, la réinstallation prochaine de la « Bulle solidaire » destinée à l’accueil des réfugiés, qui sera dédiée à partir d’avril à l’aide aux sans-abri(1). D’autre part, elle avait détaillé la création d’une centaine de petits abris dans les rues de Paris (quatre ou cinq par arrondissement), présentant en fait un projet choisi par les Parisiens dans le cadre du budget participatif de la ville.
Contactée par la mairie pour supprimer le terme « bulles » de la dépêche, l’AFP a décliné la requête, estimant que l’erreur venait de l’adjointe elle-même. « Ce sont des propos qu’elle a tenus, et nous ne ferons pas de correction », a affirmé l’agence de presse qui accuse Dominique Versini d’être elle-même à l’origine de la confusion. Mais peu importe le responsable, le résultat est le même : l’information a été reprise et diffusée avec ces erreurs. Il est donc nécessaire, pour la clarté de l’information, de préciser le projet de la mairie de Paris. « L’idée, c’est d’accompagner des personnes qui sont à la rue mais qui ne souhaitent pas se rendre dans les centres d’hébergement d’urgence, parfois inadaptés pour eux parce qu’ils ont un chien ou qu’ils habitent à l’autre bout de la ville », explique Dominique Versini. Et d’ajouter : « Beaucoup ont créé des liens dans leur quartier et y sont trop attachés pour bouger. Ils préfèrent voir des visages familiers. »
Le projet, qui devrait coûter entre 4 et 6 millions d’euros d’investissement, sera lancé pour une expérimentation d’un an. Mais les précisions sur ces quatre à cinq abris par arrondissement n’arriveront « pas avant septembre », le temps de la procédure d’appel d’offres. Il est donc absurde de parler de « bulles », selon la mairie, qui a toutefois confirmé que le projet serait piloté depuis… la « Bulle solidaire ». Voilà qui ne va pas éclaircir ce quiproquo.