20 % des jeunes s’estiment mal informés sur le sida en 2018. C’est ce qui ressort du baromètre Ifop commandé par le Sidaction et publié le 21 mars. Il met en lumière une baisse continue de l’information chez les 15-24 ans, et en conséquence les contaminations dans cette tranche d’âge sont en hausse de 24 % depuis 2007.
Mais les choses pourraient s’améliorer avec deux mesures présentées lundi dans le volet « prévention » de la stratégie de santé du gouvernement : le service sanitaire réalisé par tous les étudiants en santé dès la rentrée prochaine, pour des interventions sur la sexualité et les infections sexuellement transmissibles. Le Pass préservatif, l’autre mesure phare dont les contours sont encore flous, devrait permettre aux jeunes un accès gratuit à des préservatifs. « Si, comme ils l’ont annoncé, cette mesure prend exemple sur ce qui est fait en Angleterre, il ne s’agit pas seulement de distribuer des préservatifs à des jeunes, explique Franck Barbier de Aides. Un dialogue est aussi mis en place avec des professionnels au moment où on donne les préservatifs pour voir si le jeune a besoin d’outils de prévention plus adaptés : vaccin contre le papillomavirus, la Prep(1) qui sera peut-être plus utile que des préservatifs si le jeune est régulièrement exposé. »
« Il faut savoir qu’un jeune homme homosexuel a 200 fois plus de chances d’être contaminé qu’un hétérosexuel, souligne-t-il. Il faut donc des mesures adaptées aux facteurs de risques et aux modes de vie. » Il s’agirait par exemple de développer davantage les autotests et la Prep, qui ne concerne encore qu’environ 6 000 personnes en France. « Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018, on met en place des consultations longues pour les jeunes filles sur la santé, la contraception, rappelle Franck Barbier. On pourrait imaginer la même chose pour les garçons. La prévention doit se faire sur le long terme, en faisant intervenir plusieurs acteurs, les mutuelles étudiantes, les écoles, les associations. Tout est complémentaire. »
(1) Médicament à prendre avant et après une éventuelle exposition au VIH.